Mort le 17 juin dernier, Idrissa Goudiaby a été enterré hier à Ziguinchor et laisse derrière lui un paquet de questions sur les circonstances dans lesquelles il est décédé.Par Justin GOMIS –

Idrissa Goudiaby repose désormais en paix au cimetière de Ziguinchor. Hier, une foule, étreinte par l’émotion, a porté son cercueil, enveloppé dans les couleurs nationales, qui a traversé plusieurs quartiers de la capitale du Sud. Des véhicules particuliers, des taxis et des Jakarta, des leaders politiques comme Khalifa Sall, Déthié Fall et Ousmane Sonko ont sillonné les rues de Ziguinchor pour l’accompagner jusqu’à sa dernière demeure.
Il est parti avec ses secrets. Et laisse forcément derrière lui un paquet de questions : Qui l’a tué ? Comment est-il mort ? Le procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Ziguinchor va poursuivre les investigations pour répondre à cette question, avec la saisine d’un juge d’instruction pour mettre la lumière sur cette affaire.
Le ministère public, qui voulait un troisième avis pour connaître les circonstances dans lesquelles ce taximan de profession est mort, y avait renoncé. Sur une demande instante de la famille du défunt, il avait autorisé l’inhumation du sieur Idrissa Goudiaby, tué le 17 juin dernier lors de la manifestation interdite de la coalition de l’opposition Yewwi askan wi. Alors que Pape Ismaëla Diallo avait ordonné une troisième et dernière expertise médico-légale sur le corps de Idrissa Goudiaby. Ce qui devait lui permettre d’avoir une opinion plus tranchée sur les conditions dans lesquelles ce chauffeur de taxi est mort, car il a été noté de sérieuses contradictions entre les résultats de l’expertise initiale et ceux de la contre-expertise. Si la première autopsie avait évoqué «une mort violente par choc hémorragique suite à une plaie pénétrante du cou causée par une arme blanche contondante et tranchante comme une hache ou un sabre», la contre-expertise, elle, demandée par la famille du défunt, révèle que les «lésions présentées par Idrissa Goudiaby sont compatibles avec une mort violente par arme à feu avec orifice d’entrée (…), responsable du choc hémorragique et du décès».
Aujourd’hui, la famille de Goudiaby a pu faire son deuil en enterrant son fils, mais cela n’empêche pas ses parents de réclamer Justice.
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