La Chine a exprimé sa fureur hier après la visite de la présidente de la Chambre des représentants américaine. Le passage de Nancy Pelosi à Taipeh continue de faire mal aux dirigeants chinois au point que des missiles de l’Armée chinoise auraient survolé hier Taïwan et seraient tombés pour la première fois dans la Zone économique exclusive japonaise. Ce, au premier jour d’exercices militaires d’ampleur inédite autour de Taïwan.

La Chine reste toujours furieuse contre la présidente de la Chambre des représentants américaine. La visite de Nancy Pelosi à Taïwan continue de soulever des vagues chez les dirigeants de l’Empire du milieu. Après avoir fait survoler, sur l’espace aérien taïwanais, 21 avions militaires, la Chine est revenue hier à la charge. Cette fois-ci, Pékin a cherché à durcir le ton de sa réponse à la visite de la Speaker de la Chambre des représentants américaine. Il est notamment fait état de missiles de l’Armée chinoise qui auraient survolé Taïwan et qui seraient tombés pour la première fois dans la Zone économique exclusive japonaise (Zee), au premier jour d’exercices militaires d’ampleur inédite autour de Taïwan. Le ministère japonais de la Défense a qualifié cet incident de «problème grave qui affecte (leur) sécurité nationale et celle de (leurs) citoyens».

La télévision publique chinoise, Cctv, a annoncé dans un message sur les réseaux sociaux que «les exercices commencent» et vont se poursuivre jusqu’à dimanche à midi (soit 04h 00 Tu). La chaîne publique de Pékin a aussi informé que durant «cette période, les navires et aéronefs concernés ne doivent pas pénétrer dans les eaux et les espaces aériens concernés».
Sur place, plusieurs projectiles, tirés à proximité d’installations militaires, ont été vus s’envoler dans le ciel vers la mer, suivis de panaches de fumée blanche, indique-t-on.

Une des porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères justifie l’action militaire de son pays. «Ce sont les Etats-Unis qui sont les provocateurs, et la Chine qui est la victime. La Chine est en situation de légitime défense», a déclaré à la presse Mme Hua Chunying.

Cette situation n’a pas manqué de faire réagir le chef de la diplomatie japonaise, Yoshimasa Hayashi, qui a appelé à «l’arrêt immédiat» des manœuvres militaires chinoises. Ce dernier, qui prenait part à Phnom Penh, à une réunion de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean), déclare : «Les actions de la Chine ont cette fois un impact grave sur la paix et la stabilité de la région. Je demande l’arrêt immédiat de ces manœuvres militaires.»

Du côté de Taïwan, le ministre de la Défense a publié un communiqué. Dans ce document, il déclare : «Le ministère de la Défense nationale a déclaré que le Parti communiste chinois avait tiré de multiples missiles balistiques Dongfeng dans les eaux environnantes du nord-est et du sud-ouest de Taïwan à partir de 13h 56 environ (soit 05h 56 Tu).» Au même moment, l’Armée de Taipeh dit «se préparer à la guerre sans chercher la guerre».

La visite de la présidente de la Chambre des représentants américaine, Nancy Pelosi -25 ans après celle d’un de ses prédécesseurs, Newt Gingrich- a suscité la colère des dirigeants chinois, malgré les nombreuses mises en garde de ces derniers, qui considèrent Taïwan comme une des provinces de la Chine et la visite de la haute responsable américaine comme une provocation de la part des Etats-Unis. Ce qui les a conduits à adopter la manière forte avec le déploiement d’une partie de leur flotte aérienne militaire, mardi dernier. Avant que les tirs de missiles aux environs de l’île de Taïwan ne surviennent hier.

Mardi dernier déjà, en marge de l’arrivée de Mme Nancy Pelosi sur l’île de Taïwan, ­dernière étape de sa tournée asiatique, Pékin annonçait la couleur. Puisque la Chine disait, en effet, vouloir, à travers son opération militaire, d’après Wu Qian, un porte-parole du ­ministère chinois de la Défense, «défendre résolument la souveraineté nationale et l’intégrité ­territoriale et fermement contrecarrer les ingérences extérieures et les tentatives séparatistes ­d’indépendance de Taïwan».
Par Mamadou T. DIATTA – mdiatta@lequotidien.sn