Après leur défaite lors des élections législatives passées, les militants et sympathisants de la Coalition Benno bokk yaakaar du département de Goudomp ont tenu un point de presse pour expliquer les  raisons de leur chute et réclamer la promotion des cadres de la localité.Par Seydou Tamba CISSE – 

Sur les 15 collectivités territoriales qui composent le département de Goudomp, 14 communes  ont été largement raflées par la Coalition Benno bokk yaakaar lors des élections municipales passées. Ce qui explique que plusieurs responsables et militants de la mouvance présidentielle ont été surpris par  leur  défaite lors des élections législatives. Car 6 mois après les élections municipales, l’Inter-coalition  Yewwi-Wallu a renversé la tendance en remportant le département de Goudomp avec 10 communes gagnées sur les 15. Et après une analyse de leur défaite, les militants  de la Coalition Benno bokk yaakaar soutiennent que le manque d’infrastructures, de projets et programmes, de promotion des cadres dudit département entre autres raisons, a contribué à leur chute dans les 10 communes de la zone.
Idrissa Seydi, le premier adjoint au maire de la commune de Simbandi Brassou,  a porté  la parole du collectif des 5 communes remportées par la Coalition Benno. Dès l’entame de son propos, il fait l’état des lieux des 5 communes gagnées par Benno, notamment la commune de Tanaf où l’opposition a été battue avec un score de 61,8%. La collectivité territoriale de Simbandi Brassou a donné 61,5% malgré un faible taux de participation. S’ensuivent  les communes de Kolibantang, Niagha et Goudomp, qui sont également restées fidèles au Président Macky  Sall. Mais selon M. Seydi, s’ils ont perdu dans les autres collectivités territoriales, c’est parce qu’on peut parcourir le département de Goudomp sans voir de réalisations de la mouvance présidentielle, en dehors de la Bourse de sécurité familiale, de la Rn6 et du désenclavement de la Casamance avec la construction du Pont de Gambie. Il a affirmé : «Au niveau des infrastructures, dans le département de Goudomp, il n’y a presque pas une seule commune où l’on peut voir les réalisations de l’Etat, avec un seul mètre de goudron ou de pavé. Je ne parle pas de kilomètres. Je parle de mètres. On nous parle de Promovilles ailleurs. Est-ce que nous ne sommes pas des Sénégalais ? Et ça, ce sont les attentes de la population. Aujourd’hui, pour avoir un casier judiciaire, pour s’inscrire et avoir une carte d’identité nationale, nous sommes obligés de traverser le fleuve jusqu’à Sédhiou. Le fleuve à lui seul est une barrière naturelle. C’est une frontière. Au moins si nous avions un Tribunal départemental, un Commissariat, un Trésor public au niveau du département, on n’aurait pas eu besoin d’aller à Sédhiou. On pourrait régler nos problèmes ici.»
Le premier adjoint au maire de la commune de Simbandi Brassou avance qu’au-delà de ces difficultés, le département de Goudomp  a besoin de décrets de nomination de directeurs de société ou de directeurs nationaux. «Au moment où nous vous parlons, nous avons assez de cadres qui sont sortis des grandes écoles administratives et qui ont des capacités. Des universitaires, des spécialistes, des ingénieurs qui sont dans ce département. Et nous n’avons pas de complexe à l’égard de qui que ce soit. Nous sommes des Sénégalais à part entière. Nous pensions que nous avions un droit de regard sur ce qui se passe. Nous devons avoir un décret présidentiel pour avoir des directeurs de société, des directeurs nationaux, des chefs de projets et orienter encore d’autres programmes de développement dans le département de Goudomp. Car ce sont ces arguments que nos adversaires ont utilisé contre nous pour gagner.»
Il conclura son discours en réclamant des projets et programmes, des financements de jeunes et de femmes, du  Puma, de Promovilles, entre autres accompagnements, dans le cadre du développement économique de la zone.
Si le président de la République règle ces problèmes listés, la Coalition Benno pourrait reprendre le contrôle du département avant les échéances à venir, pense-t-il.
Correspondant