En dépit de la colère des travailleurs de la santé, les trois agents qui seraient impliqués dans la mort tragique de Mamy Doura Diallo au Centre de santé de Kédougou, sont restés en garde à vue et devraient être déférés dans les prochaines heures. Comme à Tivaouane et Louga, les travailleurs annoncent la paralysie du secteur pour faire libérer leurs collègues.Par I. D. –

A Kédougou, le décès de Mamy Doura Diallo et de son bébé, lors d’une césarienne au Centre de santé de Kédougou dans la nuit du mardi au mercredi, provoque des remous. Après l’ouverture d’une enquête par le procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Kédougou, trois agents de santé ont été placés en garde vue à la Brigade mobile de la gendarmerie territoriale de Kédougou, après leur audition ce mercredi. Il s’agit du gynécologue, de l’anesthésiste et de l’aide-infirmier.
Cette décision du Parquet met en rogne les syndicats de la santé et les autorités médicales de la région. Les travailleurs, qui voulaient s’opposer au placement en garde à vue de leurs collègues, ont pris d’assaut la Brigade mobile de la gendarmerie de Kédougou. Sans succès évidemment !

Le personnel médical en colère
Pour marquer leur étonnement et opposition à cette mesure, ils ont improvisé un point de presse dans l’après-midi d’hier et dénoncé la décision du procureur près le Tribunal de grande instance de Kédougou. Fodé Danfakha, médecin-chef du district sanitaire de Kédougou, soutient ses camardes et les mesures prises pour les sortir de cette situation. Il dit : «Nous sommes là pour soutenir nos collègues et je pense que c’est la population qui va en pâtir. Toutes les structures sont à l’arrêt depuis ce matin (hier).» Pour lui, «personne ne peut reprocher à ces agents ce qui s’est passé avant-hier (mardi)». Il balaie d’un revers de la main toutes les informations qui circulent sur les médias et réseaux sociaux. Dr Danfakha remet le film de l’admission de la défunte au niveau du centre de santé : «Nous avons reçu une patiente à moins d’une heure et demie, référée pour une césarienne. Elle a été consultée dans la structure il y a plus de 7 mois par le gynéco, qui a fait une échographie et élaboré un plan pour faire le suivi. Après le suivi, qui a été fait dans un poste de santé, la patiente a été reçue dans un tableau très avancé avec une phase active. Et de 15 à 19h (mardi), le gynéco et toute son équipe ont fait l’impossible tout en communiquant avec le mari.»
Avec cette mesure judiciaire, les syndicalistes annoncent un plan d’actions de solidarité pour soutenir leurs collègues en garde à vue. Comme à Tivaou­ane et Louga, la solidarité corporative a été enclenchée. «Cela ne peut pas continuer. Les autorités ne font que politiser le secteur. Et quand il y a un problème, au lieu de prendre leurs responsabilités, ils sacrifient les agents», poursuit le médecin-chef de Kédougou. Dans les prochaines heures, on devra connaître les détails de l’affaire avec la sortie des autorités judiciaires de Kédougou.