6% du déficit budgétaire : Une légère amélioration en 2022

Le déficit budgétaire devrait s’améliorer légèrement mais en restant supérieur à 6% du Produit intérieur brut (Pib), pour une troisième année consécutive en 2022, selon le nouveau rapport de la Banque mondiale.Par Khady SONKO
– «En 2021, l’économie sénégalaise a bénéficié de la reprise de la croissance mondiale, notamment avec le rebond de la demande de ses principaux partenaires commerciaux», indique la Banque mondiale dans son nouveau rapport sur la situation économique du Sénégal publié hier. Toutefois, les tensions géopolitiques et les pressions inflationnistes ont affecté les moteurs de la croissance et le pouvoir d’achat des ménages en 2022, selon le rapport. Le document souligne que le déficit budgétaire devrait s’améliorer légèrement mais en restant supérieur à 6% du Produit intérieur brut (Pib), pour une troisième année consécutive en 2022.
Selon le document, la croissance réelle du Pib, qui s’est significativement accélérée en 2021, est estimée à 6,1% (3,3% pour le Pib par habitant), essentiellement tirée par la reprise de la consommation privée et de l’investissement. «En conséquence de la hausse de la demande, l’inflation a atteint 2,2% en 2021, alors que les prix moyens de la composante alimentaires ont légèrement reculé», divulgue le rapport de la Banque mondiale. Cette baisse s’explique, selon le document, par la bonne production agricole 2020-2021, qui a permis d’alimenter les marchés locaux et de limiter la hausse des prix au premier semestre de 2021. Toutefois, analyse toujours le même rapport, «à partir de juillet 2021, les pressions inflationnistes se sont intensifiées, notamment dans le domaine des produits alimentaires et de l’énergie».
Cependant, observent les experts en économie, les moteurs de la croissance seront affectés par le contexte inflationniste en 2022, avec une croissance estimée à 4,8% (2,1% pour le Pib par habitant).
Selon l’économiste en chef de la Banque mondiale au Sénégal, Alexandre Henry, la politique budgétaire devrait rester expansionniste en 2022, afin de poursuivre et étendre les mesures de soutien aux ménages et à l’économie, en rendant le Sénégal plus vulnérable aux risques budgétaires. «Les pressions extérieures persisteront en raison de la hausse des prix, notamment ceux des produits pétroliers, ainsi que des importations en capital liées au développement du secteur des hydrocarbures», a dit l’économiste-pays à la Banque mondiale et un des principaux auteurs du rapport.
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