Lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme : Le Giaba arme les Comités interministériels

Aider les Etats membres à relancer et renforcer le travail des Comités interministériels et soutenir l’élaboration de stratégies/plans d’actions nationaux, telle est l’ambition du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (Giaba) qui a tenu lundi, un atelier régional en partenariat avec Ocwar-M, un projet de l’Union européenne (Ue), sur les rôles et responsabilités du Comité interministériel/Comité national de coordination de la Lbc/Ft/P dans les Etats membres du Giaba.Par Alioune Badara CISS(Correspondant ) –
Le Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (Giaba), en partenariat avec t l’Ocwar-M (Organized crime response to West Africa-money laundering), un projet de l’Union européenne (Ue), veut aider les Etats membres à relancer et renforcer le travail des Comités interministériels et soutenir l’élaboration de stratégies/plans d’actions nationaux pour les Etats membres.
«Le Giaba avait pris en 2006 des mesures pour créer et établir des Comités interministériels (Cim) conformément aux normes du Gafi (Groupe d’action financière). Actuellement et conformément aux directives du Giaba, 14 des 15 Etats membres du Giaba disposent d’un mécanisme de coordination Lbc/Ft, établi soit par un décret présidentiel, une directive ministérielle ou un autre arrangement institutionnel tel que la signature d’un protocole d’accords», a rappelé le nouveau Directeur général du Giaba, lors d’un atelier sur «les rôles et responsabilités du Comité interministériel/Comité national de coordination de la Lbc/Ft/P dans les Etats membres du Giaba».
Cependant, déplore Edwin Harris, «tous ne sont pas aussi dynamiques et efficaces qu’ils devraient l’être et sont à des stades de développement différents pour des raisons structurelles ou financières selon les pays». D’ailleurs, souligne-t-il, «une étude a été commandée par Expertise France, en collaboration avec le Giaba, en décembre 2020. L’étude faisait partie du projet de l’Ue, l’Ocwar-M. L’étude visait à évaluer l’état des Comités de coordination de la Lbc/Ft en Afrique de l’Ouest, notamment les 15 pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) plus la Mauritanie. Comme mentionné dans les conclusions de l’étude, tous les pays, au plus haut niveau, doivent soit mettre en place ou renforcer leurs Cim et fournir les ressources appropriées (personnel financier et qualifié ainsi que locaux) pour faire fonctionner les comités». Selon la présidente de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif), correspondante nationale du Giaba, c’est une nouvelle dynamique qui vient d’émerger au sein des communautés nationales de Lbc/Ft, en renfort aux orientations de la recommandation 2 du Gafi et en réponse aux critères qui président à l’évaluation du résultat immédiat n°1. «En effet, malgré les singularités des systèmes politiques et des traditions administratives, les pays sont appelés à mettre en œuvre la recommandation 2 du Gafi et de démontrer l’efficacité des mesures prises par les acteurs à travers la satisfaction des critères d’évaluation du résultat immédiat n°1. La bonne marche de nos dispositifs anti-blanchiment est rendue délicate en l’absence d’une coopération et d’une coordination nationale de qualité. L’évaluation mutuelle et son processus de suivi nous le rappellent d’ailleurs avec éloquence, surtout au moment de démontrer l’efficacité de nos systèmes à l’appui de données et de statistiques collectées au sein des différentes entités nationales», a déclaré Ramatoulaye Gadio Agne. C’est pourquoi, précise-t-elle, «leurs dispositifs nationaux de coordination doivent être placés dans une dynamique de constante amélioration tout en invitant les pays à partager leurs diverses expériences en matière de coopération et de coordination nationales». «C’est précisément le propos de l’étude portant évaluation des Comités nationaux de coordination de la Lbc/ft dans les pays membres du Giaba et la Mauritanie. Le diagnostic, réalisé à travers l’examen de la pertinence, l’efficacité, l’efficience, l’impact et la durabilité des comités tels qu’ils sont représentés dans les pays, tout en tenant compte de la structure, des compétences et des ressources dont ils disposent, ne laisse point de doute sur l’intérêt à trouver des idées novatrices à l’effet de renforcer nos mécanismes de coopération et de coordination», a renseigné la présidente de la Centif.
abciss@lequotidien.sn