Champions d’Afrique, vous irez dans quelques jours au Qatar, où vous ferez partie des 32 sélections de football qui, au préalable, ont mérité de représenter leurs pays respectifs au Mondial 2022. Vous serez là-bas, au bord du Golfe Persique, où vous recevrez cette fois-ci le drapeau national des mains du chef de l’Etat, le 19 novembre comme prévu. Ensuite, vous porterez fièrement, dans les stades choisis pour vos trois premiers matchs (Al-Thumama Stadium/Khalifa International Stadium), des maillots avec l’étoile due à votre rang, en conservant votre titre de première équipe africaine, une position prestigieuse que vous avez acquise depuis lors, sans oublier votre classement toujours appréciable au plan mondial.

Pour la phase de groupes à Doha, une capitale qui est devenue si fascinante avec un mélange harmonieux de «merveilles modernes et de traditions ancestrales», vous rencontrerez successivement l’équipe des Pays-Bas, avec des joueurs bien connus comme le célèbre défenseur central, Virgil Van Dijk, un ancien coéquipier du «Nianthio» de Bambali, celle du pays organisateur et celle de l’un des pays andins, la Patrie de Jorge Icaza (1). A partir de ce moment-là, vous ne devriez pour le moins, vaillants Lions, qu’avoir cet objectif : aller au-delà des quarts de finale. A l’occasion de telles joutes, j’ai dès à présent l’assurance que vous vous attellerez à réaliser cette belle performance, qui sera à nouveau un honneur incommensurable pour vous-mêmes et, en plus et à la bonne heure, une avancée notable en matière de football à mettre à l’actif de notre pays et de l’Afrique. Dans cette perspective, vous utiliserez les armes que vous avez déjà affûtées, à savoir la rage de vaincre, la motivation et la cohésion, ainsi que votre confiance sans faille en votre coach, «El Táctico» dont l’apport tout à fait considérable dans la Tanière est indéniable.

D’ailleurs, l’héroïsme, grâce auquel vous explorâtes favorablement la voie de la consécration à la dernière Can, me permet de ne point douter qu’il vous donne à chaque étape l’élan nécessaire pour franchir habilement divers obstacles, en vue d’occuper une place de choix à cette grand-messe du football dans la péninsule arabique. Alors, vos compatriotes, plus que jamais unis derrière vous, Gaïndés, vous adouberont davantage, au cours de la même année. Au demeurant, je tiens à insister sur ce résultat, enviable à juste titre si l’on considère seulement votre parcours et celui de chaque sélection africaine. Je n’ignore pas pour autant qu’en l’espèce, on peut déjouer n’importe quel pronostic et qu’aussi «on doit savoir perdre dignement» comme l’a dit le président de la Fsf. En fait, sans fair-play ni retenue, on foule délibérément aux pieds les piliers qui sous-tendent depuis belle lurette le charme ou la magie du sport roi.

A partir de maintenant, soyez prêts, Lions du Sénégal, à aller droit au but sur les pelouses du Qatar. Ainsi, au premier coup de sifflet de l’arbitre de votre match contre les Pays-Bas, vous ne penserez qu’à faire l’essentiel pour nous tous durant cette compétition de la Fifa. Et, sûrement, toutes vos aptitudes, du point de vue physique et moral, ne cesseront de s’améliorer au rythme de vos différentes rencontres, que suivront partout dans le monde les férus du ballon rond, afin que rien ne puisse réfréner vos ardeurs et vous empêcher de continuer à défendre, avec une bravoure exceptionnelle et beaucoup de succès, les couleurs du pays.

Bonne chance à vous, nos champions !
(1)-Ecrivain équatorien (1906-1978), qui fut l’un des romanciers du courant indigéniste les plus célèbres en Amérique Latine.
Badiallo dit Boucounta BA Formateur de professeurs et d’inspecteurs du Moyen/Secondaire Ancien Chef du Département de Langues Romanes à la Fastef/Ucad