Qu’est-ce que l’intelligence peut apporter à l’art ? C’est autour de cette question que le Centre culturel Maurice Guèye de Rufisque a décliné sa participation à la 11ème édition du Partcours. En collaboration avec l’Université virtuelle du Sénégal (Uvs), le thème «L’art et l’intelligence artificielle : opportunités et limites» a été débattu.Par Alioune Badara NDIAYE

– D’usage, le Partcours n’était qu’une affaire d’exposition d’œuvres d’art au Centre culturel Maurice Guèye. Mais, pour cette édition, les organisateurs ont mis le curseur sur l’intelligence artificielle et l’importance qu’un recours à cela peut apporter à la production artistique. Trois panélistes, tous enseignants-chercheurs à l’Université virtuelle du Sénégal (Uvs), ont échangé pendant trois tours d’horloge sur le thème du jour à savoir : «L’art et l’intelligence artificielle : opportunités et limites.» «Aujourd’hui on a été invité pour parler des opportunités qu’offre l’intelligence artificielle au monde de la culture», a posé Maurice Djibril Faye, un des panélistes. «On a voulu faire l’état de l’art, leur proposer des exemples d’outils que les artistes peuvent utiliser pour proposer des dessins ou faire de la musique et aussi lever quelques inquiétudes par rapport aux peurs que l’intelligence artificielle peut susciter», a poursuivi M. Faye, par ailleurs responsable de la licence robotique à l’Uvs. Exemples à l’appui, il a expliqué plusieurs points positifs qui devraient encourager les artistes à se pencher davantage sur l’intelligence artificielle. «On peut par exemple produire des tableaux générés par intelligence artificielle. Au niveau de la musique, il y a des logiciels qui permettent de générer des sons qui peuvent servir comme inspiration ou qui peuvent permettre de gagner du temps dans le processus de création», a-t-il dit. «Ils ont déjà leur compétence, ils sont des artistes et savent créer, mais il faut profiter des nouvelles opportunités qu’offre l’intelligence artificielle. Quand quelque chose est nouveau, il faut voir comment en profiter pour tirer parti de ses avantages», a-t-il poursuivi dans son exhortation en direction des artistes. Se pose évidemment la question de la légitimité artistique d’une œuvre générée par une machine. M. Faye a évoqué, lors du panel, une œuvre, fruit de l’intelligence artificielle et ayant été primée au Colorado (Usa). «Le débat est ouvert mais ce débat peut être résorbé par les choix individuels que les gens feront face à une œuvre artistique», a émis de son côté Massamba Mbaye. «Cette œuvre, parce qu’elle est générée par une machine, peut poser problème, mais ce qu’il ne faut pas oublier réellement, c’est que la machine, elle est créée par l’homme. L’autre aspect, c’est que cette machine, elle est informée aussi par des images qu’elle a absorbées et qui lui ont permis de pouvoir après randomiser des images et de générer des images supplémentaires», a-t-il expliqué. L’administratrice de la Fondation Sococim, Patricia Diagne, initiatrice de cette première du Partcours au Centre culturel Maurice Guèye sous cette thématique, promettant d’aller encore un peu plus loin sur le sujet pour mieux imprégner les jeunes élèves sur la thématique.
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