Pour leur meilleure vulgarisation, les Directives volontaires, visant à assurer la durabilité de la pêche artisanale dans un contexte de la sécurité alimentaire et de l’éradication de la pauvreté, ont été traduites dans les langues nationales, notamment le wolof. Le document a fait l’objet d’un partage avec les acteurs à travers un atelier de formation et de sensibilisation organisé par la Direction des pêches maritimes (Dpm), ces derniers jours, à Mbour.

Selon Amy Guèye,  coordonnatrice du projet des Directives volontaires au Sénégal, la traduction de cet instrument international en langue nationale comme le wolof vise à faire en sorte que ce document soit plus accessible à toute la population. D’ailleurs, renseigne-t-elle, depuis que le Sénégal a  commencé à faire de la sensibilisation, ils ont constaté des changements de comportement au niveau des acteurs, car ces Directives volontaires visent l’éradication de la pauvreté et la sécurité alimentaire.

Aujourd’hui, le sous-secteur de la pêche artisanale occupe une  place prépondérante dans l’économie, c’est pourquoi le chef du Service régional des pêches de Thiès s’est-il félicité de l’importance de ces  Directives volontaires. Pour Abdou Aziz Ly, «elles visent à accompagner les Etats pour que la pêche artisanale puisse jouer un rôle déterminant dans nos économies, car elle contribue à l’alimentation, à la création d’emplois et de revenus, mais également au bien-être des populations. Mais aujourd’hui, ce secteur-là traverse des difficultés assez particulières, c’est pourquoi les Etats ont réfléchi, avec l’aide de la Fao, pour qu’ils puissent mettre en place des Directives volontaires que chaque Etat doit respecter, que les communautés doivent s’approprier pour qu’ensemble on essaie de maintenir le sous-secteur de la pêche artisanale dans cette dynamique de développement».

Adoptées en 2014 par la Fao, les Directives volontaires sur la pêche artisanale traitent des politiques, des stratégies et des cadres juridiques concernant la pêche artisanale, mais également d’autres problèmes affectant la vie et les moyens de subsistance des communautés de pêcheurs. Leur approche fondée, sans équivoque possible, sur les droits de l’Homme donne la priorité aux personnes plutôt qu’aux poissons. Les Directives sur la pêche artisanale ont une portée mondiale et orientent le dialogue, les processus politiques et les actions aux niveaux national, régional et international.

Dans le cadre de leur mise en œuvre, le Sénégal a démarré ses activités en 2018, et est le seul pays au monde qui a commencé à les mettre en œuvre  pour une pêche artisanale. Aujourd’hui, le premier projet de 18 mois, qui a été financé à hauteur de 250 mille dollars, a été exécuté à hauteur de 30%. Il devait se terminer au mois de décembre 2022. Mais à cause de la grève  des agents du ministère de la Pêche, il va être prolongé jusqu’au mois de mars 2023 pour atteindre la barre des 70% de taux d’exécution. Ainsi, après cette première phase, le Sénégal aura la possibilité de demander d’autres financements par rapport à la pêche durable, la transformation et tout ce qui est lié aux métiers connexes, tels que les charpentiers et mécaniciens.
Par Alioune Badara CISS
Correspondant – abciss@lequotidien.sn