Les fils du Kalounayes ont diagnostiqué les manquements qui plombent le développement de la zone, à travers un forum en cours pour trois jours.Par Khady SONKO –
Malgré ses nombreux atouts et l’accroissement de sa population en majorité jeune, le Kalounayes, constitué des communes d’Ouonck, Coubalan et Niamone et de 48 villages, reste confronté à de nombreux défis. Il s’agit de l’accessibilité, du manque d’infrastructures agricoles, de la divagation du bétail, de la salinisation des sols, de la coupe abusive des arbres. S’y ajoutent l’insuffisance et le manque d’équipements de structures de santé, l’accès à l’eau potable, l’électrification, l’absence d’infrastructures sportives, le déficit d’unités de transformation des fruits et légumes, sans oublier le chômage chronique des jeunes, entre autres. Et c’est une situation qui préoccupe. «Les faibles revenus tirés de l’agriculture traditionnelle ne permettent plus aux populations de vivre décemment et sont obligées de recourir à d’autres solutions pour subvenir à leurs besoins», s’est désolé hier Ousmane Yoro Manga à l’ouverture du Forum de Kalounayes en cours pour trois jours. Selon le président de ce forum, la chasse et la récolte de miel occasionnent des feux de brousse dans le Kalounayes. «Avec la rareté des ressources, beaucoup de jeunes quittent les villages pour aller s’installer en ville, sans oublier l’immigration clandestine avec son lot de conséquences. Aussi, de nombreux jeunes quittent prématurément l’école pour devenir des conducteurs de motos Jakarta», s’indigne encore M. Manga.
Pourtant, le Kalounayes regorge de potentialités. «On n’est pas pauvres. Il suffit d’utiliser les bonnes stratégies pour être sur la route du développement», affirme Mamadou Lamine Sora, maire de la commune de Coubalan. Pour lui et les fils du Kalounayes, le moment d’agir a sonné. C’est d’ailleurs tout le sens de ce forum, afin de proposer des solutions concrètes et un plan d’actions pour asseoir un développement durable du Kalounayes.
Il s’agira durant ces trois jours, de faire intervenir des experts dans des thématiques aussi diverses que variées telles que la culture, le tourisme, l’artisanat, l’éducation, l’environnement, en passant par l’agriculture, la santé, le sport et l’emploi des jeunes et des femmes.
«Ces communications suivies de débats permettront de partager sur les potentialités de la zone et d’identifier les contraintes liées à son développement», a soutenu Ousmane Yoro Manga. Selon le président du forum, les recommandations porteront sur la mutualisation des efforts des différents acteurs dans les projets porteurs de croissance, le plaidoyer pour l’équipement agricole et l’engagement des réflexions sur la gestion foncière. Il s’agira aussi de proposer des solutions efficaces contre la divagation des animaux, mais aussi et surtout d’identifier les niches d’emploi pour les jeunes et les femmes et de créer les conditions pour mettre en relation les porteurs de projets avec les différents organismes de financement dans la région. «Les conclusions du forum seront consignées dans un document et des projets porteurs proposés pour être mis en œuvre dans les différentes communes à travers un processus d’intercommunalité», a déclaré le président du Forum du Kalounayes.
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