L’avion foule le tarmac de l’Aéroport international O.R Tambo de Johannesburg à 16 heures, heure locale. Nous voilà dans le pays du très grand Nelson Mandela, héros de toute l’Afrique. Le terminal de cet aéroport est celui qui accueille le plus grand nombre de passagers en Afrique. La majorité des grandes compagnies internationales desservent Johannesburg et en font une destination importante de leur trafic. C’est dommage que le pavillon national de la Nation arc-en-ciel n’ait plus son lustre d’antan. C’était une fierté de voir sa flotte impressionnante, son personnel navigant pluriel. Johannesburg (Jnb) et Casablanca (Cmn) sont les seuls aéroports en Afrique à accueillir nos Airbus A380 sur leurs pistes. L’achalandage de ses lignes en est la raison.
On passe le service d’immigration sans grande difficulté et je pense à mon amour particulier pour l’Afrique du Sud. Certaines conditions de la paix et de création d’une Nation plurielle et arc-en-ciel se sont négociées dans mon pays natal. Nelson Mandela ne manquera pas de le souligner en remerciant le Peuple sénégalais de son soutien à la lutte du Peuple sud-africain pour mettre fin à l’apartheid. Il trouvera cette occasion de nous remercier alors qu’il était fait en 1992, Docteur honoris causa de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Mandela a été séduit par le Sénégal et Dakar, tout comme je suis tombée amoureuse de Johannesburg. Lors de sa première visite au Sénégal, il confiera que «la grâce des bateaux de pêche très fins qui glissaient dans le Port de Dakar n’avait d’égale que l’élégance des Sénégalaises qui se glissaient dans la ville vêtues de robes flottantes et la tête recouverte d’un turban». Le modèle de société du Sénégal en 1962 faisait dire à Madiba que «les Sénégalais sont beaux et j’ai beaucoup aimé notre bref séjour dans leur pays. La société montre comment des éléments très disparates -français, islamiques et africains- peuvent se mêler pour former une culture unique et distincte».
Lors du trajet de l’aéroport à mon hôtel, je fais également le même constat dans cette ville de 6 millions d’habitants. Tout y est différence cherchant à composer en harmonie. La température extérieure était de 18 degrés Celsius, avec un hiver qui s’annonce tout comme en Australie que j’ai quittée quelques jours plus tôt. Des petits-fils de Mandela m’ont-ils glissé des mots tendres pour que je fonde de la sorte ?
Après un vol de 8 heures, on enchaîne un trajet de 40 minutes de bus avec beaucoup de fatigue au corps, mais bizarrement pleins d’énergie. Je suis toute souriante en écoutant en boucle Yaw La, un single de la star montante Dieyla. On dirait une personne nouvellement amoureuse ! Le changement d’altitude fréquent pourrait bien en être la cause, qui sait. Ce sentiment amoureux me gagne d’un rythme précoce.
Johannesburg, vue de surface aérienne, représente une capitale nantie avec une population mixte, une complexité palpante. Africaine et spécifiquement Sénégalaise, j’ai toujours tenu à mon identité. Je dois avouer, amère, que j’arrive dans une partie de l’Afrique où la couleur de peau détermine beaucoup de choses. L’intériorisation du sentiment d’exclusion sur la longue durée a créé un certain état d’esprit. On dirait que toute la population est sur la défensive. C’est malheureux dans un pays si riche en traditions.
A mon arrivée à l’hôtel, j’ai eu la chance de regarder la deuxième partie du match Sénégal-Afrique du Sud, en quart de finale de la Coupe d’Afrique des nations (Can U17) qui se déroule à Alger. Je ne rate jamais les belles victoires de nos Lions et Lionceaux. Cinq buts à zéro pour le Sénégal.
J’étais sur la terrasse de l’hôtel à attendre qu’un filet mignon soit servi avant de lancer mes blagues de supporter. Disons que je mets en avant mes intérêts personnels.
Pour les amoureux de bonne viande, l’Afrique du Sud est sûrement «The Place To Be». Un séjour totalement repos, sans activité touristique, après de longs jours passés dans la partie australe du globe terrestre, est mon option en terre sud-africaine. Certains de mes collègues sont partis au Safari, mais les Lébous s’ennuient dans la forêt. Ce sera tout pour Johannesburg, en comptant revenir très vite revoir le pays de Madiba.
Par YAN / lesvoyagesdeyan@lequotidien.sn