Pikine – Le département transformé par les émeutes : L’Union des délégués de quartier élève la voix

Les délégués du département de Pikine, attristés par les derniers violents évènements, ne veulent pas voir se reproduire de pareils faits. Ils appellent les parents à sensibiliser leurs progénitures et à veiller sur leur éducation.Par Abdou Latif MANSARAY –
Après les deux jours d’émeutes dans la région de Dakar, le calme est revenu. Hier, l’Union départementale des délégués de quartier de Pikine a fait le point sur la situation des émeutes qui ont eu lieu il y a une semaine. Ces acteurs de la vie en société, dépassés par les faits, sont attristés par les événements. Ils ont eu à présenter leurs condoléances aux familles qui ont perdu des proches.
«C’est regrettable, ce qui s’est passé la semaine dernière. Et en tant que délégués de quartier, nous condamnons fermement ce qui s’est passé. Nous appelons la jeunesse à être responsable, à ne pas se laisser manipuler par les politiques. Refusez d’être des chairs à canon au prix de votre vie. Il y a beaucoup de personnes qui sont dans une situation chaotique, cela fait mal, les dégâts sont inestimables, portant préjudice à tout le monde», a laissé entendre El Hadji Mactar Niang, président de l’Union départementale des délégués de quartier de Pikine.
El Hadji Saliou Ndir, délégué de Djiddah Thiaroye Kao, se dit attristé par les casses qui ont eu lieu dans la banlieue dakaroise, particulièrement à Pikine. «Cette ville est méconnaissable. On a tout détruit. Aujourd’hui, nous sommes là en train de nous regarder. Brûler les voitures de personnes qui n’ont rien à voir avec la situation, les stations d’essence de Pikine, toutes ont été incendiées, des magasins pillés et les marchandises emportées, d’autres détruites. Il est temps de marquer une pause pour se poser la question de savoir ce qui pousse les gens à devenir aussi violents», fait comprendre M. Ndir.
Thierno Ndom Ba, délégué de quartier à Pikine-Ouest, a laissé entendre qu’il faut que les gens soient sensibilisés pour que des émeutes donnant l’occasion aux casseurs d’en profiter pour procéder à des actes malsains ne se reproduisent plus. Parmi les intervenants à la rencontre d’hier, de vieilles personnes ont reconnu que la plupart des parents ne peuvent plus retenir les jeunes dans les maisons. Toutefois, ils ont demandé aux parents de redoubler d’efforts et de prendre le taureau par les cornes.
En ce qui concerne ce département, 16 banques ont été saccagées, plus d’une centaine de magasins vandalisés et pillés, des édifices publics comme privés, des véhicules brûlés, des personnes agressées et dépouillées ont subi la colère des malfrats.
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