Hommage à un maître en art : Dout’s Ndoye

Un Grand Artiste nous quitte.
Dout’s Ndoye n’est plus.
Louange à Allah qui s’est réservé la pérennité, qui a voué tout autre que Lui à prendre fin -qui a fait de la mort le sort commun des êtres.
«Lâ hawla wa là quwwata illâ bî-Llâhi l-`Aliyyi l-`Azim.»
L’ange de la mort a encore frappé. Avait-on encore besoin de nous rappeler la précarité de la vie, nous rappeler que chaque pas de la vie est un pas vers la mort ?
Maître Dout’s, tu n’as jamais été dans la loi du «struggle for life» ou de la loi du plus ancien, mais dans la loi aussi ou plus puissante qu’elle, la loi de la coopération et de l’entraide.
La cruauté de la nouvelle glace le cœur et paralyse la langue pour rendre hommage à un frère.
Cet hommage provient de la raison et du cœur. Je le dois à celui qui a offert sa vie à la culture et à l’art, et s’est donné, un jour, la peine de venir me voir dans mon atelier pour me présenter ses enfants.
Avec Dout’s, on apprenait l’art pur, suivant la conception moderne. Il savait créer une magie suggestive contenant à la fois l’objet et le sujet.
Son monde extérieur était l’artiste lui-même. Il avait subi, entre autres influences, la vie à la Médina, cœur de ville de Dakar.
Un artiste, qui savait mixer les tons, bouleversant à plaisir tous les sentiments, avec une magie pleine d’intention et d’artifice.
La magie exquise de ton style nous manquera.
Tu étais un sage accompli, un initié parfaitement éduqué.
Ton cœur était excédé de la présence d’hommes et était rempli par celle d’Allah.
«La main horlogère qui frappe les secondes et les heures n’aura point raison de la course textuelle du temps», disait un grand penseur. Et nous le croyons.
Qu’Allah t’honore en t’inscrivant dans le registre de ceux qui auraient atteint la Perfection sur terre.
Très cher frère et maître, dors dans les plus hautes sphères du Paradis.
Mes condoléances à ton épouse, tes enfants, tes parents, tes amis, et à toute la communauté artistique et culturelle du Sénégal.
Prières
Abdoulaye DIALLO
Le berger de l’île de Ngor