Si Ousmane Sonko n’est pas en prison, il le doit au juge de la Chambre criminelle. Qui n’a pas encore notifié sa décision. Ismaïla Madior Fall a expliqué qu’après celle-ci, le Parquet, en charge de l’exécution de la peine, peut arrêter le leader des «Patriotes».

Pourquoi Ousmane Sonko, qui a été condamné pour contumace pour corruption de la jeunesse à 2 ans de prison, est toujours chez lui ? C’est une question à laquelle Ismaïla Madior Fall s’est fait un point d’honneur de répondre. Le ministre de la Justice a revêtu ses habits d’enseignant pour s’expliquer. «Il faut que la décision lui soit notifiée. Après, le condamné peut se constituer ou le Parquet, en charge de l’exécution de la décision, peut l’arrêter. Une fois constitué prisonnier ou arrêté, il a 10 jours pour acquiescer ou contester la décision. Pour cette dernière, il peut être rejugé par la même juridiction, voire la même composition», a-t-il expliqué. Par conséquent, Ousmane Sonko doit sa «liberté» au retard que le juge a accusé sur la rédaction de la décision.

Le ministre de la Justice ne s’est pas arrêté en si bon chemin. Il a tenu à répondre à ceux qui soutiennent que Ousmane Sonko a été acquitté des chefs d’accusation de viols. «L’in­tégralité de la décision n’est pas encore disponible. Ous­mane Sonko ne s’est pas volontairement présenté et il a été jugé par contumace. La cour a disqualifié les faits de viols. Il n’y a pas d’acquittement pour Ousmane Sonko», a affirmé Ismaïla Madior Fall.

Toujours dans cette logique de clarifier les choses, le ministre de la Justice s’est inscrit en faux contre ceux qui soutiennent que le Tribunal s’est agrippé à la corruption de la jeunesse sans que celle-ci ne soit inscrite dans l’ordonnance de renvoi. «Le juge d’instruction, dans son ordonnance qui renvoie Ousmane Sonko à la Chambre criminelle, a bien visé la corruption de la jeunesse. Ce n’est pas une chose que le juge a sortie de son chapeau. Tout le monde peut le vérifier», a-t-il affirmé.

Répondant à la question de savoir pourquoi le procès d’un opposant emprunte une voie rapide alors que les autres justiciables souffrent de la longueur des procédures, M. Fall répond par la négative. Pour lui, l’affaire «Adji Sarr» a pris tout son temps. Il a rappelé que l’instruction a duré deux ans. Avant d’affirmer que le respect des droits de la défense a poussé le Tribunal à allonger le temps.