Une «levée immédiate» du blocus de la maison de Ousmane Sonko. C’est ce que réclame l’Ordre des avocats. Dans un communiqué, le Barreau suggère que «les restrictions des droits et libertés doivent se faire dans le respect des règles».Par Malick GAYE –

L’Ordre des avocats a appelé à la «levée immédiate de tout obstacle de nature à entraver le libre exercice du ministère, de l’avocat et/ou le libre accès de tout citoyen, qui en éprouve le besoin, à un avocat». L’Ordre rappelle, dans un communiqué, que «les restrictions des droits et libertés doivent se faire dans le respect des règles». Un communiqué qui fait allusion à la situation que vit actuellement Ousmane Sonko. En effet, arrêté à Koungheul alors qu’il était en pleine caravane, Ousmane Sonko est acheminé de force à Dakar par les Forces de défense et de sécurité. Depuis lors, il est chez lui à la Cité Keur Gorgui, où toutes les voies menant à son domicile font l’objet d’un blocus des forces de police lourdement équipées et intransigeantes dans l’application des consignes de «la hiérarchie». Ses avocats sont interdits d’accès à son domicile.  «Certains des membres qui voulaient rencontrer leur client en ont été empêchés par les Forces de défense et de sécurité, d’aucuns ayant même essuyé des tirs de grenades lacrymogènes, alors que leur qualité était connue et qu’aucune circonstance ne justifiait de telles réactions», dénonce l’Ordre des avocats. A cet effet, souligne l’Ordre, «accéder à son client ou rencontrer son avocat sans entrave ni crainte sont, pour l’avocat et pour le citoyen, quel que soit son rang ou sa catégorie sociale, une exigence ordinaire qui consacre un droit fondamental».

Les conseils du leader du parti Pastef ont introduit un «référé liberté» le 9 juin
dernier. Ils demandent à la Haute juridiction d’ordonner «en urgence» la levée des barrières disposées autour de la maison de leur client, ainsi que le retrait des Forces de l’ordre.

La défense de Sonko souhaite la restitution des effets personnels de ce dernier saisis lors de son interpellation suivie de son transport à son domicile.

Il s’agit du véhicule Toyota, de ses téléphones, d’un revolver, d’un permis de port d’arme, d’un Mac book pro et de la somme de deux millions francs Cfa.

Le ministre de l’Intérieur a expliqué que Ousmane Sonko a appelé à l’insurrection et, par conséquent, menacé la sécurité de l’Etat, en plus d’être l’organisateur de manifestations sur la voie publique sans autorisation. C’est dans une logique de maintien de l’ordre que sa maison a été barricadée, a affirmé Antoine Diome lors d’une conférence de presse.

Il a expliqué que la mesure est progressive et, le moment où la menace sera dissipée, les barricades vont être enlevées.
mgaye@lequotidien.sn