Depuis plus de deux mois, l’unique forage, qui alimente la commune de Pété et la localité voisine, Gadiobé, ne ravitaillait pas la totalité de la population. Et comme le malheur ne vient jamais seul, il est tombé en panne. Les habitants se rabattent sur les localités de Ngouye et Lougué, où le paiement du transport du liquide précieux commence à coûter très cher.Par Demba NIANG –

Depuis deux mois, les populations de la commune de Pété sont amères à cause du déficit d’eau. Mais elles arrivaient à se ravitailler dans le quartier périphérique du forage, qui était le seul à avoir des robinets qui coulent toute la journée. Ces derniers cinq jours, c’est toute la commune qui n’a pas une seule goutte d’eau à cause de la panne du forage. Au niveau du comité de gestion du forage, on parle d’une pompe qui doit être remplacée. Ce qui laissait entrevoir une panne. Et elle s’est confirmée. A cause de l’arrêt du forage, il y a quelques jours, des charrettes chargées de bidons jaunes de 20 litres multiplient les navettes entre Pété et Lougué (distants de 5 km) et à Ngouye (distant de 3 km), dès les premières heures de la journée. Des navettes qui se prolongent jusqu’à 19 heures. Samba, habitant du quartier Lidoubé, confie : «J’ai deux char­rettes chez moi qui sont utilisées spécialement pour le ravitaillement en eau de la maison. Pour vous dire, on ne s’occupe plus de savoir si l’eau est potable.»
A l’image de Samba, beaucoup de familles dans la commune disposent d’une charrette. Depuis plus de deux semaines, les convois en partance de Lougué ou Ngouye ne faiblissent pas entre 7 et 13 heures et 16 et 19 heures. Bénéficiant de la solidarité des populations de Lougué et Ngouye qui leur offrent gratuitement l’eau, d’autres habitants paient le trans­port d’un bidon à 200 F. A. Anne déclare qu’il est à bout de souffle, surtout à l’approche de la Tabaski. Il indique : «Je dépense 7000 francs par jour et heureusement, à Ngouye, on me donne l’eau gratuitement, sinon je vais souffrir financièrement.»

Trouvé au garage de Lougué, en attente d’une voiture pour rentrer à Pété avec ses 4 bidons remplis d’eau, Aliou ne cache pas son amertume, surtout à l’endroit des autorités municipales de Pété. «Elles ont laissé la situation pourrir sans réagir. Faute de pompe, on est là à faire le tour des villages voisins à la recherche de l’eau», regrette-t-il. Pourtant, on est encore loin du dénouement. Ce qui exacerbe la colère des populations, très remontées contre le comité de gestion du forage et les autorités municipales. Toujours aphones. De l’avis de ses résidents, la commune, avec sa population croissante, doit acquérir un deuxième forage.