Sory Kaba, Moustapha Diakhaté, Moussa Diop : Les «victimes» du troisième mandat

Alors que le débat commence à enfler, le Président Sall trace une ligne rouge : Que personne ne parle du troisième mandat dans son camp. A ses yeux, c’était une manière d’éviter que cela empoisonne son deuxième mandat. Directeur général de Dakar Dem-Dikk, Me Moussa Diop décide de violer l’injonction résidentielle. Il avait soutenu clairement qu’un 3e mandat est impossible en vertu de la Constitution. Cette sortie lui coûtera son poste. Sory Kaba fut le premier à passer outre les injonctions présidentielles : «Macky Sall entame son dernier mandat à la tête du Sénégal. La Constitution lui interdit de faire un troisième mandat. Notre constitution a été verrouillée. Deux mandats, pas plus. Il n’y a aucune possibilité de rétroactivité.» Dans la foulée, il reçoit une salve de critiques. Puis, il est limogé de la Direction des Sénégalais de l’extérieur.
Moustapha Diakhaté, qui a appuyé la position de Sory Kaba, sera lui aussi démis de ses fonctions de chef de cabinet du président de la République. «La manière dont Macky Sall veut mettre un terme à cette polémique est contreproductive. S’il veut limoger toute personne qui en parle (…) Cela m’est égal d’être limogé ou maintenu à mon poste. J’ai rejoint Macky avant même qu’il ait un pouvoir de nomination. Si aujourd’hui il souhaitait me démettre de mes fonctions, je le remercierais», réagissait-il ainsi au limogeage de Sory Kaba.