Ministre-conseiller du Président Macky Sall et membre de la Conférence des leaders de Bby, Dr Mohamed Diallo réaffirme l’ancrage de sa coalition dans la majorité. Le président de la coalition «Naataangué askan wi» réitère sa constance auprès du chef de la mouvance présidentielle et approuve d’avance le choix du candidat que Macky Sall opérera.Comment votre coalition, Naataangué, envisage-t-elle son futur avec Benno bokk yaakaar ?

Quarante-huit après l’adresse à la Nation du chef de l’Etat, Macky Sall, je me suis entretenu avec mes représentants au niveau des 46 départements du pays et de la diaspora, avant de m’en ouvrir aux alliés de ma coalition, Naataangué askan wi, qui regroupe une dizaine de partis politiques, est une sous-coalition de la Coalition Benno bokk yaakaar, et je suis membre de la Conférence des leaders de cette coalition.

Ayant reçu carte blanche de mes militants et alliés, nous allons continuer à cheminer avec la Coalition Bby auprès du Président Macky Sall. Quel que soit le choix (du candidat à la prochaine Présidentielle) qu’il aura à faire, nous serons à ses côtés, auprès de l’ensemble des leaders de cette coalition, afin de poursuivre ce travail remarquable qu’il mène à la tête de notre Nation depuis plus d’une dizaine d’années.

Est-ce que Bby réussira à rester unie derrière un seul et unique candidat pour la Présidentielle à venir ?
La Coalition Benno bokk yaakaar fait partie des rares coalitions en Afrique à résister à toute zone de turbulence, depuis plus d’une dizaine d’années. C’est la raison pour laquelle j’ai espoir que l’ensemble des partis et leaders de parti continueront à prôner l’unité au sein de la coalition.

En ce qui nous concerne, j’utilise depuis un certain temps un nouveau slogan, appelé «al tabab» en arabe, qui signifie la constance. Comme je l’ai dit tantôt, avec notre sous-coalition Naataangué, nous resterons fidèles à la Coalition Bby et nous donnons carte blanche au Président Macky Sall, en respectant son choix bien sûr.

Comment réagissez-vous à la dernière sortie de Ousmane Sonko, qui soutient que s’il est empêché d’être candidat en 2024, ce sera le chaos ?
Au Sénégal, nous avons une Justice autonome et transparente. Le Sénégal est un Etat de Droit. Et, le président de la République, lors de sa dernière adresse à la Nation, a rappelé qu’il travaillera pour préserver la paix et la sécurité.
S’agissant de cette affaire pendante, c’est un dossier qui oppose deux citoyens sénégalais. Et, toute décision de Justice doit être exécutée. Donc, qu’on arrête de politiser ce dossier. En réalité, le Pré­sident Macky Sall n’a rien à voir avec ce dossier, encore moins avec sa candidature (Ndlr : celle de Ousmane Sonko). Laissons la Justice faire son travail. Les magistrats constituent le pouvoir judiciaire, laissons-les exercer leur pouvoir.

Comment analysez-vous les sorties musclées de l’avocat de Ousmane Sonko, Me Juan Branco ?
Je voudrais rappeler à Me Branco que la politique rime avec l’éloquence et l’élégance. Je voudrais aussi qu’il comprenne que notre pays, qui a célébré ses 63 bougies le 4 avril dernier, n’a aucune leçon à recevoir de ce jeune prétentieux et inélégant. Me Branco ferait mieux de conseiller à son client qu’il comprenne que nous avons une grande Nation aimée, respectée et cotée sur le plan international.

Nous avons la chance d’avoir de hauts magistrats gradés, à l’image du juge Amady Ba, qui siège actuellement au sein de la Cour pénale internationale depuis plus d’une vingtaine d’années. D’autres grands ma­gistrats, avocats, juristes sénégalais de renommée siègent au sein de la Cour de justice de l’Uemoa, de celle de la Cedeao et de toutes les grandes institutions.
Je voudrais rappeler à Me Branco que la plupart des pays de la sous-région s’inspirent de notre démocratie. C’est la raison pour laquelle ils nous envoient des officiers qui viennent faire leur formation au Sénégal, pour plus d’apprentissage au sein des Forces de défense et de sécurité.

On ne peut pas, à longueur de journées, insulter les juges, les procureurs, la Police nationale, la gendarmerie et l’Armée, et prétendre diriger notre cher pays que nous aimons tant.

Je voudrais, par ailleurs, rappeler à Me Branco qu’en tant que croyant, Allah nous a mis en garde contre les présomptions, car, pour la plupart des cas, elles n’ont rien à voir avec la vérité et elles conduisent à la passion et à la transgression. Pire encore, elles entraînent à construire des stratégies et plans d’actions, qui peuvent nous mener vers l’imaginaire insidieux.

Malheureusement, certains ont suivi ces présomptions avec la conviction du néo-converti, ont influencé négativement l’opinion et ont ainsi engagé notre cher pays au bord du précipice. Mais, heureusement voilà que dans ces tumultes et ténèbres où guettaient les monstres, le président de la République nous ramène sur le chemin éclairé par la raison et le code d’honneur.
Propos recueillis par Mamadou T. DIATTA
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