Jusqu’au 28 août, la Gallery of Modern Art de Glasgow présente «Cut & Run», une exceptionnelle exposition officielle de Banksy. Une première depuis 14 ans.

Il s’agit certainement de l’événement incontournable de l’été dans le monde du Street Art. Depuis le 18 juin, les œuvres de Banksy ont envahi la Gallery of Modern Art (GoMA) de Glasgow (Ecosse). Le plus connu des Street Artistes anonymes y présente une exposition officielle. Intitulé Cut & Run (soit « Filer à l’anglaise » en français), l’événement retrace 25 années de la carrière de Banksy avec des pièces inédites issues de sa collection personnelle. Si de nombreuses expositions ont fleuri ces dernières années partout dans le monde, de Paris à Amsterdam, en passant par Bruxelles, Sidney ou encore Las Vegas, la monographie du GoMA est réalisée en collaboration avec le Street Artiste, une chose qui ne s’était pas produite depuis 14 ans.

Une plongée dans le processus créatif de Banksy
«J’ai gardé ces po­choirs cachés pendant des années, conscient qu’ils pourraient être utilisés comme preuve dans une accusation de dommages criminels. Mais ce moment semble être passé, alors maintenant je les expose dans une galerie en tant qu’œuvres d’art. Je ne sais pas quel est le crime le plus grave», confie Banksy sur le site du GoMA. En plus de présenter les pochoirs originaux et inédits de ses œuvres les plus célèbres, comme Kissing Coppers (apparu pour la première fois à Brighton en 2004), ou Mobile Lovers (créé à Bristol en 2014), certains ont été réutilisés pour recréer les œuvres au sein de l’exposition. Cut & Run révèle également le processus créatif et de fabrication des œuvres de Banksy. Dès la première salle, le visiteur est plongé dans une réplique de l’atelier du Street Artiste. Au fil des années, Banksy a réalisé plus que de simples pochoirs. Installations, tableaux piégés, hôtels, gilets pare-balles, toilettes, navires… Les pièces présentées (pour la plupart jamais exposées auparavant) permettent aux visiteurs de comprendre la pratique et la démarche artistique d’un des Street Artistes les plus célèbres au monde. Par exemple, un espace de l’exposition détaille comment Banksy a déchiqueté La Petite Fille au ballon rouge lors de sa vente chez Sotheby’s à Londres en 2018. Adjugée l’équivalent de 21,8 millions d’euros en 2021, l’œuvre, depuis rebaptisée Love is in the bin, est le record actuel de l’artiste aux enchères.

Un lieu d’exposition qui n’est pas le fruit du hasard
Pourquoi Banksy a-t-il choisi de faire une exposition à Glasgow, et non par exemple à Bristol, sa ville d’origine où il est assez actif ? Tout part d’une drôle d’histoire de cône. Devant le GoMA, une statue équestre du duc de Wellington (datant de 1844) est coiffée d’un cône de chantier depuis plus de quatre décennies et est devenue l’emblème de l’institution. «A chaque fois qu’un cône est retiré par les autorités, un autre apparaît. Cela peut sembler absurde et prétentieux (attendez de voir le reste de l’exposition), mais c’est mon œuvre d’art préférée au Royaume-Uni et la raison pour laquelle j’ai organisé l’exposition ici», précise le Street Artiste. Cut & Run rend ainsi hommage au sens de l’humour unique des habitants de la ville écossaise. Un beau cadeau qui durera trois mois avant de devenir (on l’espère) une exposition itinérante ?
connaissancedesarts.com