Echanges économiques fructueux, coopération bilatérale qualitative et large convergence de vues sur la situation internationale, etc., sous-tendent les relations entre le Maroc et le Sénégal. Ce qui a été réaffirmé lors du 24ème anniversaire de la fête de l’accession du Roi Mohammed VI au trône. Par Mamadou T. DIATTA –

L’économie est au cœur des relations bilatérales entre le Sénégal et le Royaume chérifien. Et le 24ème anniversaire de la fête du trône, dimanche, ne pouvait manquer d’être une occasion pour l’ambassadeur du Maroc au Sénégal, Hassan Naciri, et le ministre de la Justice, Garde des sceaux, Pr Ismaïla Madior Fall, de le faire savoir. «Le Maroc et le Sénégal disposent d’un arsenal juridique riche et varié pour régir leurs relations multisectorielles qui concernent tous les pans de l’économie, tels que l’agriculture, la pêche, l’industrie, les services, etc. Des partenariats substantiels ont été mis en place dans les différents do­maines», a soutenu le chef de la mission diplomatique marocaine. Poursuivant, Hassan Naciri dira devant l’assis­tance : «Paral­lèlement, on assiste à un échange régulier d’expertise et d’expérience pour favoriser et accélérer la co-émergence de nos pays respectifs. L’exécutif accompagne et encadre cet élan par une série de visites dans les deux sens, tant au plan bilatéral que multilatéral.»
Rappelant la dernière visite du chef de la diplomatie du Royaume chérifien, Nasser Bourita, au Sénégal en 2022, le diplomate marocain indique que «le Maroc et le Sénégal sont aussi engagés dans le projet géant de gazoduc Maroc-Nigeria dont les études de faisabilité ont été déjà conclues et les Mou ( Memorandum of understanding ou Mémo­randum d’entente : ndlr) si­gnés entre les pays de l’Afrique de l’Ouest qui seront traversés par ce pipeline structurant pour l’énergie, l’industrie et les autres secteurs, même si stratégique pour l’ensemble de la chaîne de valeur d’une part, et entre celle-ci et l’Europe d’autre part».
Evoquant les échanges à caractère économique entre son pays et le Sénégal, Hassan Naciri informe : «Les relations entre les deux pays sont ponctuées d’actes magnanimes et de soutien indéfectible dans tous les domaines. Le dernier en date a porté sur un don d’engrais phosphatés sur hautes instructions royales. Aupara­vant, le Sénégal fut l’un des premiers pays à bénéficier de fourniture de soutien médical et pharmaceutique pendant la pandémie du Covid.»

L’effort de solidarité entre les deux pays salué
En écho aux propos de M. Naciri, le ministre de la Justice sénégalais fait comprendre : «Dans un contexte marqué par la crise du ravitaillement en céréales et en intrants agricoles, due au conflit russo-ukrainien, le Sénégal salue l’effort de solidarité entre pays africains, largement illustré par les dons en intrants agricoles consentis par le Maroc, à travers l’Office chérifien des phosphates. Dans ce sillage, le Sénégal appelle à un engagement commun et à la conjonction des efforts en vue de maintenir le plaidoyer pour une prise en compte des intérêts et surtout des besoins de la transformation structurelle du continent dans un monde en pleine reconfiguration.»
Ismaïla Madior Fall fait remarquer que «le dynamisme de notre coopération bilatérale se manifeste également dans un large spectre de secteurs tels que l’agriculture, l’hydraulique, l’habitat et l’élevage, pour ne citer que ceux-là».
Le Garde des sceaux sénégalais fait aussi état de relations entre les deux pays qui «se sont qualitativement renforcées à travers la signature d’accords dans l’enseignement et la formation professionnelle, le transport, la pêche, ainsi que l’énergie». «A titre illustratif, il convient de relever, dans le domaine de l’enseignement supérieur, que le Maroc est le deuxième pays qui accueille le plus d’étudiants sénégalais à l’étranger. Au titre de la convention bipartite de la coopération en la matière, le Sénégal accorde 150 bourses annuellement au Maroc contre 250 offertes par le royaume (chérifien). A ces étudiants s’ajoutent ceux qui sont admis dans les établissements d’enseignement religieux, notamment à l’Institut Mohammed VI pour la formation des imams, Mourchidines et Mourchidates, par l’intermédiaire des Habous.»
Par ailleurs, l’ambassadeur du Maroc, saluant le soutien diplomatique constant et continu dont bénéficie le Royaume chérifien de la part de nombreux pays au sujet de la marocanité du Sahara, a aussi fait état des progrès réels et bonds en avant faits par l’économie marocaine, sous l’impulsion et les initiatives du Roi Mo­hammed VI. «Nos agrégats économiques ne se limitent plus au secteur tertiaire com­me autrefois. L’industrie de l’automobile, de l’aéronautique constituent désormais les premiers leviers de l’économie moderne mise en place par le Souverain. Ce constat est valable pour le secteur des services, avec une mention particulière au tourisme qui draine au Maroc aujourd’hui environ 13 millions de touristes par an. Les Ide (Investissements directs étrangers) ne sont pas en reste», fait savoir M. Naciri. Qui soutient encore : «Le Maroc occupe depuis quelques années une place de choix dans le Doing Business en Afrique et en termes d’attractivité d’investissements. Tout ceci est évidement à mettre à l’actif de SM le Roi Mohammed VI, qui s’est investi personnellement et grâce à sa présence bienveillante pour l’émergence d’un Maroc moderne.»

mdiatta@lequotidien.sn