Expliquez nous… Pape Laye Gaye, Directeur sportif des Sirènes de Grand-Yoff : «Le football féminin, ça fait partie de ma vie»

Le football féminin, c’est sa vie. Depuis une trentaine d’années, il est lié à cette discipline en plein essor au Sénégal. Abdoulaye Gaye, plus connu sous le nom de Pape Laye Gaye, raconte sa passion pour le foot féminin qu’il a découvert en 1992 et dont il est l’entraîneur le plus titré.
Après avoir tout gagné au niveau local avec son équipe-fétiche, les Sirènes de Grand-Yoff, celui qui a comme modèle feu Eliot Khouma, veut maintenant découvrir l’Afrique. Entretien.
D’où vient votre passion pour le foot féminin ?
Ma passion pour le football féminin vient d’un ami, un grand-frère pour moi, avec qui j’habitais le même quartier à Grand-Yoff, et qui a créé les Sirènes, Khalifa Ababacar Diouf. C’est lui qui m’a fait venir au niveau des filles. Au départ, c’était un peu difficile parce que j’étais un peu réticent de venir travailler avec les filles et qu’à l’époque, étant un très jeune entraîneur, je travaillais avec les garçons. Et le fait de débarquer un jour chez les filles, ce n’était pas évident pour une première expérience. Il fallait faire une découverte par rapport à ça. Et depuis lors, j’ai pris goût à ce milieu du football féminin, avec des filles très passionnées qui voulaient apprendre le football, qui voulaient vraiment réussir dans ce milieu. Et depuis lors, je suis lié à ce football féminin.
Justement, depuis quand évoluez-vous dans ce milieu ?
C’est depuis 1992. J’étais un très jeune entraîneur. A l’époque, je jouais au football en même temps. J’étais passionné par l’entraînement, par le coaching, et depuis 1992, je suis dans ce milieu du football féminin, avec l’équipe des Sirènes. Entretemps, j’ai eu aussi à tenter des expériences avec les équipes nationales féminines U17, U20 que j’ai eu à diriger. J’ai aussi dirigé l’Equipe nationale senior féminine de la Guinée Equatoriale, que j’ai qualifiée pour la première fois à la Can 2006. Vraiment, ce football féminin, je peux dire que ça fait partie de ma vie, parce que presque toute ma jeunesse, je l’ai consacrée à cette discipline.
Pouvez-vous nous parler de vos objectifs avec les Sirènes, qui ont quasiment tout gagné sur le plan local ?
C’est vrai qu’avec les Sirènes, nous devons avoir des ambitions sur le plan international, parce qu’on n’a plus rien à prouver au niveau local. Aujourd’hui, c’est l’équipe la plus titrée sur le plan national. Moi qui vous parle, je suis l’entraîneur le plus titré dans le football féminin au Sénégal. J’ai eu à gagner douze titres de champion du Sénégal et trois fois la Coupe nationale. C’est pourquoi, par rapport au palmarès du club, on doit maintenant s’ouvrir sur le plan international pour essayer de jouer les grands rôles.
On peut dire que pour la saison prochaine, l’objectif, c’est l’Afrique ?
Ah bien sûr ! Comme vous le savez maintenant, la Caf a initié la Ligue féminine des Champions. Cette année-ci, c’est Dakar Sacré-Cœur (Dsc) qui va représenter le Sénégal, et nous leur souhaitons une bonne campagne africaine. Nous avons terminé deuxième derrière Dsc à l’issue d’un duel âpre. On voulait vraiment être les vainqueurs pour aller découvrir la Ligue des Champions, mais malheureusement, ça n’a pas marché. L’équipe a pu terminer vice-championne et gagner la Coupe du Sénégal. La saison prochaine, on fera tout pour gagner le championnat et participer à la Ligue des Champions. Parce que c’est une compétition que nous voulons découvrir. C’est le moment de titiller les meilleurs clubs féminins africains pour jauger notre niveau et vraiment découvrir la scène africaine et internationale.
Des personnes vous ont inspiré au moment d’opter pour le foot féminin ?
Ah oui ! Je pense surtout à feu Eliot Samba Khouma, précurseur du foot féminin au Sénégal. Il s’est beaucoup donné, il s’est pleinement investi pour la promotion de cette discipline née au Sénégal dans les années 1970. C’était vraiment le père du football féminin avec son équipe des Gazelles de la Municipalité de Dakar.
Il y a aussi le doyen Jean-Pierre Corréa, le président des Dorades de Mbour. Il fait beaucoup pour la promotion du foot féminin. D’ailleurs, il a été décoré mercredi dernier, lors de la finale de la Coupe du Sénégal. Lui et Eliot, ce sont deux grandes figures de cette discipline qui monte au Sénégal. Ils ont beaucoup contribué au développement du foot féminin au Sénégal.
Recueillis par Amadou MBODJI
ambodji@lequotidien.sn