Saint-Louis – Amélioration du fonctionnement du système médical : L’ordonnance du Sames

Le Syndicat autonome des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes du Sénégal (Sames) a invité le gouvernement à œuvrer pour l’amélioration des conditions de travail du personnel de santé, aussi bien au plan salarial que par le relèvement des plateaux techniques des structures sanitaires. Le Sames, qui tenait ses conclaves nationaux à Saint-Louis, s’est aussi prononcé sur plusieurs autres questions allant dans le sens de la défense des intérêts de ses membres invités à se tenir prêts pour défendre leur cause.Par Cheikh NDIONGUE –
Pendant trois jours, le Syndicat autonome des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes du Sénégal (Sames) s’est retrouvé à Saint-Louis pour se pencher sur les conditions d’exercice de leurs professions. Il y a une plateforme qui a été élaborée dans une approche d’inclusion de la base, suite à une tournée nationale du Bureau exécutif national (Ben) dans les différentes régions du Sénégal.
Le communiqué final de la rencontre lu par Dr Diabél Dramé, Secrétaire général national adjoint du Sames, chargé des affaires médicales, a insisté sur «la nécessité absolue d’améliorer les conditions de travail du personnel». Il souligne le déficit de ressources humaines, la vétusté et l’inadaptation de certaines structures avec un faible taux de rehaussement du plateau technique et de l’insuffisance, et l’obsolescence des équipements. «Ce qui compromet gravement la qualité des soins et la sécurité des usagers», dit-il. Il y a aussi la disparité salariale, la gestion de la carrière des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes. «Ce qui ne favorise pas une motivation des agents au vu des grandes disparités salariales par rapport aux cadres des autres secteurs malgré la disponibilité des résultats de l’étude sur le système de rémunération», dit Dr Diabél Dramé.
Par ailleurs, le Sames regrette la dégradation des conditions de travail des internes et des médecins en spécialisation, notamment des logements de fonction quasi-inexistants en violation de leur droit conformément à leur statut d’interne des hôpitaux, mais également un octroi modeste des bourses de spécialisation contrastant avec un besoin exponentiel de médecins spécialistes. Par conséquent, il invite l’Etat à résoudre ce problème de formation et à se prononcer de manière définitive sur leurs statuts. Pour le syndicat, le Sénégal ne peut pas se passer d’une concertation entre les ministères de l’Enseignement supérieur et de la Santé pour disposer d’une formation en santé conforme à ses ambitions en matière de développement du secteur. Dans ce même sillage, les médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes demandent «l’octroi obligatoire de bourse de santé publique à tous les médecins-chefs de district».
Dans le même ordre d’idées, il y a aussi «la gestion calamiteuse du personnel avec des nominations qui ne respectent aucune norme de compétition». Le Sames exige ainsi du ministère de la Santé et de l’action sociale, un appel à candidatures et une concertation obligatoire avant toute nomination à des postes de responsabilité relatifs à la santé. Le Sames dénonce dans le même sillage, «le relèvement abusif de certains de leurs camarades de leur poste de médecin-chef de district sans aucun fondement dont la région de Saint Louis est devenue l’épicentre». «Le syndicat ne saurait accepter cette situation et engagera le combat pour le rétablissement immédiat de ces collègues dans leurs droits», assure Dr Dramé.
Par ailleurs, le Sames s’est appesanti sur la judiciarisation de la pratique médicale pour condamner «l’arrestation tous azimuts et systématique des personnels de santé pour de simples faits supposés et en l’absence de toute enquête préalable». Si le Sames parle de «pratiques imprudentes, qui portent atteinte au bon fonctionnement des structures sanitaires», il assure qu’il ne remet aucunement en cause ni le principe de l’égalité des citoyens devant la loi ni le fait que ses membres soient des justiciables. Mais, il voudrait s’inscrire «dans une dynamique de garantir un environnement favorable à l’exercice de la profession médicale en mettant en place un régime juridique particulier, à l’image des autres professions qui bénéficient d’un privilège de juridiction». Que faire ? Le Sames invite à une révision des procédures impliquant un médecin, pharmacien et chirurgien-dentiste dans l’exercice de ses fonctions avec une saisie obligatoire des instances, de ses
ordres respectifs, ainsi que le ministère de tutelle afin d’éviter toute interruption dans les prestations de soins pour l’intérêt des populations. «Nous nous félicitons de la collaboration et l’accompagnement des autorités judiciaires et ordinales qui ont participé activement aux réflexions à l’issue desquelles il est apparu la nécessité de révision des textes relatifs à la pratique médicale», ajoute le Sames.
Pour ce dernier, la plateforme revendicative fera l’objet de négociations avec le gouvernement. «Nous appelons les militants à se tenir prêts à engager tous les moyens pour la satisfaction intégrale de ces revendications légitimes», annonce Dr Dramé.
cndiongue@lequotidien.sn
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