C’est une chose de parler des excès de Macky Sall, c’en est une autre d’exiger qu’il nous protège coûte que coûte

Aucun subterfuge, aucune pression, ni rien de tout ce qui fragilise la puissance publique ne doit servir des intérêts particuliers au mépris des conditions minimales d’un Etat de Droit. Sur ce point, Macky Sall est néanmoins responsable, en grande partie, de la situation actuelle. Il a maintes fois usé et abusé de ses prérogatives à des fins de règlements de comptes alors que ceux-ci n’avaient rien à voir avec la poursuite de l’intérêt général. Cependant, toutes choses étant égales par ailleurs, il est actuellement question de préservation spécifique de la stabilité sociale.
S’il venait que tous ceux qui subissent la rigueur de la loi en arrivent à observer une grève de la faim, émeuvent la société, puis recouvrent la liberté, nous assisterions à un foutoir où tout se ferait impunément. La vérité est que pour que le Sénégal continue d’être un espace de droit et de liberté, les émotions, souvent suscitées, ne doivent en aucune façon dicter les postures et la marche des autorités en charge de notre sécurité et de l’ordre public. C’est en attendant que les Sénégalais se saisissent de l’opportunité qui leur sera bientôt offerte par le moyen des urnes afin de sanctionner selon l’appréciation portée sur la gouvernance opérée par le régime sortant et sur l’espérance que leur inspire chacun des candidats de l’opposition.
Logique pour logique, si un père de famille dilapide son salaire dans des futilités, il n’en demeurera pas moins que la responsabilité d’assumer les besoins de sa progéniture demeure. Il a fauté, mais cela ne peut justifier un quelconque autre manquement. C’est dire que, malgré tous ses errements, Macky Sall devra assumer, sans complaisance ni cruauté inutile, ses responsabilités de préposé au maintien de l’ordre et de la paix civile. La loi est dure, mais de sa force et du respect que les citoyens lui vouent dépendent le bon fonctionnement et le niveau d’organisation plus ou moins élevé de l’Etat. Pour ce faire, tous les prisonniers, en l’occurrence, seront traités équitablement et en toute légalité sous l’angle du respect essentiel des décisions de Justice.
Depuis un moment, nous entendons certains comme Alioune Tine, autrefois complices du refus de tout dialogue affiché par Ousmane Sonko, en appeler à des pourparlers. Ce sont de telles duplicités qui trahissent leurs opportunistes partis pris. En outre, ces derniers, en désespoir de cause, poussent leur ignominie jusqu’à relativiser le désastre qui frappe d’innocents citoyens morts ou blessés dans les attentats au cocktail Molotov. N’est-ce pas du terrorisme que de s’en prendre aléatoirement à des populations dans le but de semer la peur et le chaos ? Honte à tout individu qui minore les effets et la gravité de ce procédé !
L’Etat, à sa tête le président de la République, ne doit jamais fléchir sous le coup des machinations politiciennes ni chantage affectif. La pérennité de notre démocratie en dépend. Au demeurant, deux choix s’offrent actuellement aux pouvoirs publics. Il s’agit de jeter l’éponge face à des intérêts d’un public bruyant, violent et retors ou de poursuivre durablement et sans faiblesse coupable l’intérêt général, de veiller notamment à l’autorité de l’Etat.
Birame Waltako NDIAYE