#Thiés – Colère des enseignants des Isep du Sénégal : Quelque 50 formateurs toujours pas édifiés sur leur statut

Avec le lancement des Instituts supérieurs d’enseignement professionnel (Isep), la carte du supérieur s’est agrandie. Mais il se pose le débat sur le statut de certains enseignants supérieurs, qui demandent le vote de la loi d’orientation qui concerne ces instituts.Par Cheikh CAMARA –
«Actuellement, quelque 50 enseignants permanents, qui assurent les apprentissages au sein des cinq Instituts supérieurs d’enseignement professionnel (Isep) que compte le pays, aux côtés des professionnels vacataires, n’ont pas de statut réel», regrette Pr Limamou Libasse Sylla, enseignant-formateur à l’Isep de Diamniadio, Secrétaire général de la section Isep au sein du Sudes/Enseignement supérieur et recherche. Il remarque que «cette situation implique un problème de plan de carrière et au niveau des avancements, aussi du renforcement des capacités, entre autres». Son collègue, Mouhamadou Nissir Sarr, enseignant-chercheur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad)/Département histoire, qui rappelle que «le Sudes porte le combat», pense qu’«il est légitime que le statut des formateurs des Isep soit revu». Selon lui, «tant que la loi d’orientation n’est pas votée, ce statut devient très théorique».
Des membres du Bureau national du Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes)/Enseignement supérieur et recherche (Esr) et des délégués des enseignants-formateurs du Réseau national des Instituts supérieurs d’enseignement professionnel, se sont retrouvés en conclave, à Thiès, pour une formation syndicale. Trois communications ont été débattues, portées sur «la présentation du Sudes et du Sudes/Esr : Historique-Orientations-Organisation et Démarches revendicatives», introduite par le Pr Kalidou Diallo, ancien ministre et historien du syndicalisme, avec comme modérateur Dr Amadou Diaoune, ancien Sg Sudes, puis celle qui concerne «Le point sur l’état de fonctionnement des Isep et la situation des enseignants-formateurs», introduite par Pr Limamou Libasse Sylla, coordonnateur du Risep Sudes/Esr, avec comme modérateur Pr Mouhamadou Nissir Sarr, chargé de communication du syndicat, enfin «La négociation collective : Fondements juridiques et Méthodologie», animée par M. Aly Thior, inspecteur du Travail, avec comme modérateur le Pca, Cheikhou Issa Sylla, enseignant-chercheur en droit public et ancien Sg du Sudes/ Esr.
Une occasion de rappeler qu’«au cours des dix dernières années, la carte des établissements publics d’enseignement supérieur a connu des évolutions remarquables avec, entre autres, le développement du Réseau national des Instituts supérieurs d’enseignement professionnel (Isep)». Et qu’«au regard de la croissance annuelle soutenue des bacheliers et de la forte demande de formation professionnelle de niveau supérieur, ce réseau est appelé à s’étoffer compte tenu des besoins pressants du pays en matière de techniciens supérieurs pour divers secteurs de l’économie nationale».
Il en a résulté, renseignent les professeurs, Limamou Libasse Sylla et Mouhamadou Nissir Sarr, «le recrutement massif d’enseignants-formateurs pour ces instituts d’enseignement supérieur professionnel». Tous ces enseignants, soulignent-ils, ont «fait confiance au Sudes/Esr auquel ils ont adhéré. Dès lors, il est du devoir du Bureau national du Sudes /Esr d’identifier avec les nouveaux camarades, toutes les revendications générales et spécifiques relatives à leur carrière et au fonctionnement des Isep». Last but not least, «il s’y ajoute la formation syndicale pour nos camarades en vue d’une prise en charge correcte des revendications. Au demeurant, ce séminaire est aussi l’occasion de renforcement de capacités des membres du Bn du Sudes/Esr», remarquent Limamou Libasse Sylla et Mouhamadou Nissir Sarr, qui reviennent sur les raisons de l’organisation de ce séminaire, avec comme objectif d’«outiller les camarades pour des démarches revendicatives efficaces et efficientes», de «faire connaissance de façon approfondie avec le Sudes en général et le Sudes/Esr en particulier», «faire l’état des lieux des problématiques au niveau des Isep», «former aux techniques de la négociation collective».
Correspondant