Par Amadou MBODJI – 

L’émotion était à son comble chez les proches, amis et collègues venus accompagner hier Jean-Paul D’Almeida dans sa dernière demeure, à Saint Lazare où il a été inhumé. Certains avaient du mal à tenir debout, étreints par la douleur qu’ils manifestaient à travers des larmes, soutenus par des amis qui les réconfortaient. Ils avaient du mal à se faire à l’idée de vivre maintenant sans la compagnie de l’artiste-comédien décédé lundi dernier des suites d’un grave accident de la circulation, occasionné par un camion qui a heurté violemment le taxi au bord duquel se trouvait Jean-Paul D’Almeida, à hauteur de Sacré-Cœur, vers 3 heures du matin, dans la nuit du mardi au mercredi 30 août.
L’ambiance ne renvoie pas à celle qu’on avait l’habitude de vivre en voyant l’artiste prester à travers les séries télévisuelles dont les Sénégalais raffolent. «C’était quelqu’un de très généreux, très ouvert. Je vais vous raconter une anecdote : un jour, en faisant des dons dans des prisons, il restait 200 mille francs. Quelqu’un lui a suggéré de garder cette somme. Ce dernier s’est vu opposer un niet par Jean-Paul, qui lui a dit qu’il allait chercher les bienfaits de Dieu en utilisant cet argent pour acheter du sucre et l’offrir aux mosquées. C’était un chrétien. Personne ne s’est jamais plaint de sa gestion de la caisse servant à faire des actions sociales», témoigne un acteur-comédien qui incarnait le rôle du père dans un film dans lequel il a joué avec le regretté artiste-comédien. «On a eu de très bonnes relations parce qu’on avait une relation de père et fils dans le film. Ça s’est répercuté dans la vie sociale. Il est devenu un ami qui me taquinait toujours», ajoute cet artiste-comédien qui dit avoir appris la mort de son ami lorsqu’il était à Touba. «J’ai crié ce jour-là», soutient l’artiste-comédien qui renseigne que le regretté était appelé «un talibé de Bamba». «Il était parti le jour de Bamba, le jour du 18 Safar. Je suis musulman, je suis mouride. On l’appelait talibé Bamba ou «Ss», «Ss» c’est Serigne Saliou», avance celui qui prie pour le repos de l’âme de son ami. Aliou Sow, ministre de la Culture, avait salué la mémoire de Jean-Paul D’Almeida, en estimant que l’acteur a marqué le monde du cinéma et de l’audiovisuel sénégalais par ses performances dans les séries «Mœurs», «Idoles» et «Yaay 2.0».
ambodji@lequotidien.sn