Bien qu’étant une compétence transférée aux collectivités territoriales, le secteur de l’Education ne bénéficie pas de l’attention requise auprès des conseils municipaux. Aussi l’Association Gune-Kolda a-t-elle organisé, samedi passé, un atelier de partage avec les élus locaux de Diaobé-Kabendou, Kandiaye et Kounkané (département de Vélingara) afin de les placer devant leurs responsabilités en la matière et proposer des solutions de correction.Par Abdoulaye KAMARA –
En cette veille de rentrée des classes au Sénégal, plusieurs établissements scolaires ne remplissent pas les conditions autorisant le «Ubbi tey jang tey», slogan à la mode depuis quelques années pour inviter au démarrage des enseignements/apprentissages le jour-J, à l’heure-H. Les collectivités territoriales à qui l’Etat central a transféré des compétences relatives à l’Education, auraient pu jouer un rôle prépondérant dans ce sens. Hélas, ce n’est souvent pas le cas, a constaté l’Association Gune-Kolda qui a organisé, samedi passé, un atelier de partage avec les élus locaux des communes de Diaobé-Kabendou, Kandiaye et Kounkané dans un réceptif hôtelier de Kounkané.
Dans ces communes du département de Vélingara, l’Association Gune-Kolda, en partenariat avec l’Agence catalane de coopération au développement (Accd), déroule un programme intitulé : «Garantir le droit des adolescents et des jeunes à une éducation de qualité, équitable et sans violence dans la région de Kolda.» Les participants ont eu droit à une captivante communication de Mme Hawa Kandé Diao sur les droits des enfants, en insistant sur le droit à l’éducation et les responsabilités qui relèvent de la compétence des municipalités. Les échanges entre conseillers territoriaux, acteurs de la protection de l’enfant et facilitateurs de l’atelier ont étalé au grand jour toutes les failles du système éducatif, qui «ne permettent pas aux enfants du Sénégal d’être dans des conditions d’égalité de chances, de développer leurs facultés et de devenir des membres utiles à leur société», a noté Mme Diao, facilitatrice de l’atelier.
Certaines de ces failles peuvent relever de l’Etat, mais aussi peuvent s’inscrire dans la compétence des conseils municipaux. Parmi ces défaillances se trouvent en bonne place, selon les participants : «La longue distance entre écoles et villages polarisés, les nombreuses classes en paillotte, le défaut de cantines scolaires, le défaut de sanitaires, le déficit en tables-bancs, l’indisponibilité à temps des fournitures scolaires, le défaut de pièces d’état-civil, les discriminations négatives en faveur des garçons et les violences basées sur le genre, etc.» A toutes ces défaillances qui violent les droits des enfants à une éducation de qualité, équitable et respectueuse de leur nature intrinsèque, l’atelier a dégagé des pistes de solutions. Il s’agit de veiller à la fiabilité des actes d’état civil et à la déclaration de toutes les naissances, participer à la redynamisation des comités de gestion de l’école et mettre à contribution les commissions éducation des mairies, procéder à la délibération de réserves foncières destinées à l’éducation, organiser des comités locaux de développement en début et en fin d’année scolaire pour procéder à l’expression des besoins en matière d’éducation et créer des plages de concertation sur l’éducation, accompagner le fonctionnement des daaras…
Toutefois, pour la mise en œuvre des conclusions de cet atelier, le sous-préfet de Saré Coly Sallé, Amadou Sow, qui l’a ouvert et clôturé, a noté : «L’animatrice de l’atelier a utilisé une méthode très inclusive pour autoriser les participants à extérioriser les spécificités de leur localité en matière de discrimination basée sur le genre, en matière d’accès, mais aussi en matière d’équipements. Les solutions proposées seront adaptées aux spécificités de chaque commune et selon ses ressources propres.»
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