Activité de ramassage de sable : La mairie salue un acte citoyen

A Ziguinchor, la mairie n’encadre pas l’activité de désensablement des routes, qui fait pourtant partie de ses missions régaliennes. «Beaucoup de gens pensent que je suis payé par la mairie pour faire ce travail. Mais ce n’est pas le cas. J’achetais des balais, pelles, le nécessaire pour le nettoyage. La mairie ne m’a donné ne serait-ce qu’un seul balai, elle ne s’est jamais intéressée à ce que je fais depuis des années, mais elle est bien au courant. Par exemple, les balayeurs de la mairie sautent toute cette partie pour balayer à partir du rond-point là-bas, parce qu’ici c’est propre», témoigne Moussa Barro, un «ramasseur».
En tout cas, l’activité permet à toutes les parties d’y trouver leur compte. Les «balayeurs» se remplissent les poches. La municipalité se retrouve avec des rues nettoyées par une main d’œuvre qu’elle ne paie pas. Du gagnant-gagnant.
Evidemment, la mairie salue l’acte citoyen des ramasseurs de sable. «C’est une érosion qui vient des rizières par le biais des ruissellements d’eau. Ils en ont besoin pour faire les petits travaux. Il n’y a pas d’arrêté pour cet exercice. C’est normal et ils n’ont pas de contrat pour désensabler. C’est un geste de citoyenneté. Ces jeunes, ce sont des élèves. Ils ont le droit d’enlever le sable et de le vendre pour pouvoir se payer la scolarité et les fournitures. Ils n’attendent pas que d’autres viennent nettoyer à leur place leur localité. C’est mieux que ceux qui encombrent les caniveaux et les rues», a soutenu Diénéba Fofana, adjointe au maire de Ziguinchor, dans un entretien téléphonique.
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