Le temps d’un week-end, le diabète et l’hypertension artérielle ont occupé les rues de Vélingara et ont rendu sensibles bien d’oreilles à leurs risques et à la problématique de leur prise en charge. L’Asso­ciation sénégalaise d’appui aux diabétiques (Assad-Vélingara), en collaboration avec l’Ong Amref, a organisé, samedi et dimanche, une série d’activités de sensibilisation de masse pour la prévention et la prise en charge de ces 2 maladies qui appauvrissent leurs victimes et/ou leurs familles.

Une randonnée pédestre de près de 3 km a rassemblé tôt le matin du dimanche, près d’une centaine de malades et de personnes saines, en apparence, pour se libérer d’une maladive vie sédentaire dans les bureaux, pour certains, et brûler des calories pour la plupart. L’occasion a été saisie par la centaine de participants à cette marche pour sensibiliser le long des artères empruntées sur la nécessité de faire du sport pour se prémunir de ces maladies.

Auparavant dans la journée du samedi, l’Assad-Vélingara a organisé une conférence publique sur le diabète et l’hypertension artérielle. Dans la cour du Service départemental du développement communautaire, une centaine de citoyens de la ville de Vélingara, des femmes en majorité, ont entendu et intégré les règles élémentaires d’hygiène de vie pour prévenir ces 2 pathologies. L’infirmier, Mahamadou Dieng, a insisté sur l’obligation d’avoir des activités physiques régulières et de contrôler son alimentation : s’efforcer d’avoir une alimentation moins sucrée, moins salée et moins grasse. Il a conseillé de manger beaucoup de fruits et de légumes. Les malades du diabète, qui constituaient le gros de l’auditoire, ont saisi l’occasion de cette tribune pour exposer les contraintes qui sont les leurs dans la prise en charge de cette pathologie. Adja Safiatou Seydi, présidente de Assad-Vélingara, a dit : «Les légumes et fruits, qui devraient tenir en bonne place dans l’alimentation du diabétique, sont chers ici. Le poisson est rare et cher. La viande, qui est si présente dans les étals et relativement bon marché, n’est pas très conseillée.» Elle poursuit : «Les médicaments essentiels contre le diabète sont souvent en rupture dans nos officines, de même que l’insuline.» Et Mme Seydi a présenté des doléances aux autorités sanitaires du pays : «Il n’y a pas de spécialiste du diabète dans les zones périphériques du pays. Ce n’est pas acceptable. Nous en réclamons. Nous réclamons aussi l’affectation d’un cardiologue au niveau de notre centre de santé.»

Adja Safiatou Seydi regrette la fin d’une collaboration de 2 ans entre l’Assad-Vélingara et Amref. Une collaboration «fructueuse qui, en plus de nous avoir mieux organisés, a équipé notre bureau, mais aussi a initié des activités de mobilisation sociale, des caravanes de sensibilisation et des séances de dépistage», a regretté Mme Seydi.
Par Abdoulaye KAMARA