Savoir lire et écrire, c’est le minimum requis à un groupe de 120 immigrants à Praia dont des dizaines de Sénégalais, pour pouvoir accéder à un important projet de formation professionnelle qui sera mis en œuvre par la Plateforme des communautés immigrées avec ses partenaires, notamment l’Ong cap-verdienne Children’s Trust CV, l’Iefp et l’Oim, au cours des prochains mois. Les candidats ont eux-mêmes choisi les domaines qui correspondaient le mieux à leurs besoins. A la fin de ces cours, le groupe recevra un certificat qui lui permettra d’accéder au marché et de s’intégrer.Par Arlinda NEVES –

Les migrants à Praia, en particulier les Sénégalais, ont de beaux jours devant eux. La raison est simple et a été annoncée au journal Le Quotidien par José Viana, président de la plateforme des communautés immigrées du Cap-Vert, qui regroupe 17 associations de différents pays africains. «L’Ong cap-verdienne Children’s Trust CV a transmis à la plateforme, un important projet de formation professionnelle et nous a demandé d’y participer directement car, selon ses dirigeants, il contribuera non seulement à l’intégration des Africains dans l’archipel, mais aussi à rapprocher de plus en plus les Cap-verdiens du continent africain. Nous avons tout de suite adhéré.»
A cet égard, José Viana a souligné que la plateforme est en train de réviser ce programme en l’adaptant aux besoins de ses membres dont beaucoup ont bénéficié de nombreux programmes d’alphabétisation disponibles au pays au cours des dernières années. Cette initiative, a-t-il ajouté, sera d’une grande importance pour la mise en œuvre de ce programme. «Nous avons déjà atteint un bon niveau de scolarisation dans nos communautés, ce dont nous sommes très fiers. Depuis 2009, date à laquelle la plateforme a été légalement reconnue au Cap-Vert, nos confrères ont bénéficié de beaucoup de programmes d’alphabétisation, conçus et mis en œuvre en partenariat avec le gouvernement cap-verdien, ce qui nous permet aujourd’hui d’atteindre un bon niveau de formation professionnelle», s’est-il réjoui, avant de dire que le projet, budgété à environ huit millions d’escudos cap-verdiens, concernera 120 immigrés dans un premier temps.

«Nous avons déjà procédé aux inscriptions et nous sommes maintenant en train d’établir les classes dans les catégories de l’électricité, de la plomberie, de la climatisation, de la coupe et de la couture, ainsi que du placoplâtre. Nous n’avons demandé que du nom complet et du numéro de téléphone. Il n’est pas nécessaire d’être instruit: il suffit de savoir lire et écrire et d’avoir un permis de séjour. C’est tout !» Et d’ajouter : «Nous voulons que le projet soit inclusif et n’exclue personne. C’est d’ailleurs ce qu’a demandé le promoteur du projet lui-même. Nous savons qu’il y a beaucoup d’immigrés qui, même sans avoir été scolarisés, ont une bonne expérience dans leur domaine de travail, mais qui ont juste besoin d’un certificat pour leur donner cette garantie. C’est pourquoi le certificat est indispensable après six mois de formation. Ils seront mieux qualifiés pour le marché du travail, ils pourront participer aux appels d’offres des entreprises publiques et privées, ils pourront aussi créer leur propre entreprise et aider leur famille», a déclaré José Viana.

Dans ce sens, José Viana s’est dit optimiste quant à la mobilisation du montant total du projet auprès de ses partenaires tels que l’Institut pour l’emploi et la formation professionnelle (Iefp), l’Organisation internationale pour les migrations (Oim), le gouvernement, les mairies, les ambassades et le Centre pour les énergies renouvelables et la maintenance industrielle (Cermi).

Viana espère également pouvoir compter sur le soutien de la Cedeao et d’autres partenaires. Pour l’instant, il n’a pas encore fixé de date pour le démarrage des cours, mais il est certain que le signe pour la mise en œuvre du projet qui, selon lui, se déroulera à l’école de formation technique et professionnelle de Praia, sera communiqué prochainement. Le chef de la plateforme a également tenu à souligner l’excellente participation des femmes au programme, notamment des communautés du Sénégal, de la Guinée et de la Guinée-Bissau.

En outre, José Viana a remercié le gouvernement, les mairies et l’Oim pour leur engagement dans la mise en œuvre des mesures visant à faciliter le processus d’éducation, de formation et d’intégration des immigrés. A cet égard, il a mentionné l’existence d’un autre projet destiné à ceux qui veulent obtenir un permis de conduire, promu par la Plateforme et ses partenaires. Selon lui, cette initiative bénéficiera à quelques dizaines d’immigrés dont la majorité d’entre eux sont des hommes sénégalais.

Cependant, d’autres initiatives sont en cours à Praia, notamment le cours de formation professionnelle dans le domaine de l’électricité, organisé par la mairie de Praia et l’Oim, et qui se déroule dans l’école de formation récemment inaugurée au Parque 5 de Julho.
Correspondante particulière