Les acteurs territoriaux des régions de Ziguinchor et Sédhiou ont bénéficié hier d’un atelier sur la transparence et la gestion budgétaires. L’Osidea, qui a organisé l’activité, cherche à cultiver chez eux cette thématique dans la gestion des finances publiques.Par Khady SONKO –

Les collectivités territoriales accordent de plus en plus d’importance à la transparence et à la gestion budgétaires. Souvent vue comme une contrainte ou un fardeau, certains élus territoriaux trouvent dans la transparence budgétaire, un levier important dans la prise de décision. «Le peu que nous avons dans nos collectivités, il est important de savoir que lorsque vous êtes transparent envers vos citoyens, que vous le fassiez lors de la conception du budget, dans son exécution ou dans le cadre du contrôle, vous vous déchargez de beaucoup de détails. Les populations sont suffisamment intelligentes et indulgentes quand elles comprennent que le peu que vous avez, vous l’avez reparti de la façon la plus équitable», a indiqué Yancouba Diémé. Le président de l’Entente interdépartementale de Ziguin-chor et président du Conseil départemental de Bignona s’exprimait mardi à l’atelier de partage et d’échanges sur la transparence et la gestion budgétaires, organisé par l’Observatoire de suivi des indicateurs de développement économique en Afrique (Osidea) avec l’accompagnement du projet Usaid Appui à la gestion des finances publiques.
D’après M. Diémé, la transparence budgétaire donne aussi de l’attraction auprès des bailleurs. «On est dans un monde où la transparence n’est pas un choix ni un luxe, mais une obligation, un outil de management qui nous permet de lever énormément de fonds au niveau de beaucoup de places de financement», a fait savoir Yancouba Diémé.

L’adjoint au Préfet du département de Ziguinchor trouve la thématique intéressante dans la mesure où elle permet aux acteurs territoriaux de pouvoir s’approprier les questions de transparence et de gestion budgétaires. «L’initiative peut leur permettre d’avoir un œil sur ce que font les décideurs», a estimé Mouha-madou Lamine Diop.

L’atelier entre dans le cadre du projet Usaid Appui à la gestion des finances publiques. «A la fin de l’atelier, un cahier de doléances regroupant l’ensemble des préoccupations des acteurs ayant participé sera produit et remis aux parlementaires afin qu’ils portent le plaidoyer au niveau de l’Hémicycle», a dit Alioune Ndiaye, coordonnateur de la Subvention au niveau de l’Osidea. L’atelier a réuni les acteurs et élus communautaires, ainsi que des organisations de femmes, de jeunes et des acteurs étatiques. Le but est de promouvoir la culture de l’éthique, de l’équité et de la bonne gouvernance en matière de contrôle des actions publiques. Il s’agissait dans l’immédiat de les sensibiliser sur les enjeux et défis de la transparence budgétaire.

En effet, selon le rapport 2021 du Réseau des organisations de suivi parlementaires en Afrique (Apmon) portant sur l’Indice du parlement ouvert (Opi) d’Afrique de l’Ouest, le Sénégal occupe la 9e place dans la sous-région, avec une note estimée à 41, 42% sur 13 parlements évalués. L’Opi a été introduit pour mesurer périodiquement le niveau d’ouverture des parlements selon 44 indicateurs tirés dans les meilleures pratiques et normes, et répartis en trois dimensions : la Transpa-rence, la Participation civique et la Responsabilité publique. Le rapport révèle que le Parlement du Sénégal (Assemblée nationale), à l’image de quelques parlements d’Afrique de l’Ouest, a un faible taux d’ouverture. «Les notes du Parlement sénégalais renseignent sur une certaine fragilité de l’institution, si l’on se réfère aux critères d’évaluation», lit-on dans le document de l’Osidea. Sur l’indice relatif à la Transparence, l’Assemblée nationale du Sénégal est classée 11e, avec un pourcentage de 16.04% sur 35%.
Sur l’indice de la Responsabilité publique, le Sénégal est 6e, avec 8.86% sur 30%.
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