Le maire de la commune de Rufisque-Ouest a exhorté dimanche le ministre de la Pêche et de l’économie maritime à se prononcer de façon claire sur la question des licences de pêche, régulièrement agitée comme cause du phénomène Barça wala barsakh. Alioune Mar s’est exprimé à l’occasion d’une Assemblée générale organisée par un comité regroupant des associations de la commune. «La seule raison des pêcheurs, c’est de dire que ce sont les accords de pêche qui ont fait qu’il n’y a plus de poissons au niveau de la mer (…) Sur ce point-là, nous demandons au ministère de la Pêche de convoquer l’ensemble des acteurs de la pêche pour montrer d’une façon transparente l’impact des licences de pêche actuellement sur la rareté du poisson», a plaidé l’édile, assurant que cette rareté est devenue indéniable. «C’est un constat. Mais est-ce que c’est dû uniquement aux licences de pêche ? Je pense que le ministre de la Pêche doit inviter les acteurs pour en discuter, pour qu’on n’évoque plus comme raison de ce phénomène les licences de pêche», a poursuivi M. Mar.

«Nous sommes un peuple de pêcheurs. Nous n’avons que la mer et faisons ce que nous pouvons pour endiguer ce phénomène. Mais il faudrait que l’Etat nous vienne en aide», a insisté M. Mar. Cette rencontre, organisée à la place publique de Diokoul Ndiayenne, a vu la présence des forces vives de la commune. Ndèye ji reew Palla Mbengue a de son côté dénoncé les agissements des industriels du secteur qui profitent de leur position pour sceller des ententes avec des bateaux étrangers. Il a dès lors exhorté le ministre à se pencher sur cette question pour bloquer «ces affairistes» qui plombent l’activité des pêcheurs artisanaux. Les re­commandations issues de la série de rencontres initiées par ces associations vont être con­signées et remises aux différentes autorités. Lesdites recommandations tournent, à en croire Birane Sarr, membre du Comité des questions environnementales, autour d’emplois pour les jeunes, d’émigration clandestine, d’édu­ca­tion. «Ndèye ji reew Palla Mbengue et moi avons pris la responsabilité de transmettre les conclusions aux responsables, à savoir le Préfet, le sous-préfet, et même s’il le faut, aux ministres pour la résolution de ce problème», a dit à ce propos Alioune Mar.
Par Alioune Badara NDIAYE – abndiaye@lequotidien.sn