Un mois après le démarrage de la saison touristique, les acteurs de ce secteur, qui pensent se relever des impacts de la crise du Covid-19,  sont assommés par d’autres difficultés, qui plombent le secteur. Mamadou Diop, membre de ce collectif et porte-parole du jour, n’y va pas par quatre chemins. «Nous nous adressons au président de la République. C’est lui qui avait dit, lors d’une rencontre avec les acteurs à Diamniadio, «arrêtez de vous réunir 10 fois pour octroyer 10 millions». «Ensuite, il nous a été demandé que si on ne reçoit pas de financement, que nous criions haut et fort pour qu’il nous entende. C’est ce que nous sommes en train de faire parce que nous n’avons pas d’interlocuteur dans ce secteur. C’est le Crédit hôtelier notre problème. Nous étions en agonie lors de la pandémie du Covid, pour nous sauver de cette situation, le président de la République a mis en place le Crédit hôtelier pour refaire nos réceptifs. Cela fait deux ans que nous avons déposé tous nos documents avec décharge, c’était du temps de Alioune Sarr. Mais depuis lors, nous n’avons rien reçu, même pas de réponse», a déploré Mamadou Diop.

Aujourd’hui, ces acteurs ne savent plus où donner de la tête et dénoncent la façon dont ce Crédit hôtelier est gérée par le ministère du Tourisme. «Nous l’avons vécu, le partage a été un partage de bouki, ce n’est pas équitable.  C’est un partage entre copains et coquins. C’est pourquoi les acteurs interpellent le chef de l’Etat pour lui dire que ces différentes personnalités, qui ont eu à occuper le poste de ministre du Tourisme, et qui ont géré le Crédit hôtelier, n’ont jamais été justes ni équitables, et il faut qu’il le sache», tonne Mouhamed Faouzou Dème, expert du tourisme et conseiller du Collectif des acteurs «Parlons Tourisme».

En plus du Crédit hôtelier, ces acteurs fustigent la gouvernance de ce secteur qui risque de mourir de sa belle mort à cause de la concurrence déloyale. «Il faut comprendre que dans ce secteur,  il y a des hôtels qui payent et d’autres qui ne payent pas. Il y a des hôtels qui sont identifiés, et il y en a d’autres qui ne le sont pas, et ça c’est le service de la réglementation qui doit s’en occuper, il ne doit pas y avoir deux poids deux mesures. Il faut que le chef de l’Etat sache que le secteur du tourisme est un secteur-clé. Nous sommes persécutés en pleine nuit. On nous demande la licence d’exploitation, on leur montre le document, et chaque samedi ils sont là. Comment peut-on travailler dans ces conditions ?», regrette Mamadou Diop.

Pour travailler convenablement, ces acteurs veulent la mise en place «d’une administration flexible, généreuse, compétente, qui est à l’écoute, et qui va vers les acteurs. Les acteurs, une fois qu’ils ont un dossier à régler, se rendent  au ministère, mais on ne les reçoit pas correctement, alors que ce sont eux qui créent de la richesse, qui participent au Pib…».

L’autre problème mis sur la table, c’est celui relatif à la convention qui régit les travailleurs du secteur, qui date de 1975. Le collectif réclame sa réforme.
Par Alioune Badara CISS(Correspondant) – abciss@lequotidien.sn