Arrêté par des éléments de la Division des investigations criminelles (Dic), dans les locaux du Conseil constitutionnel, le 4 janvier, le candidat faussaire, Thierno Cissé, ne prendra pas part à la Présidentielle. Le juge du Tribunal des flagrants délits de Dakar en a décidé ainsi, hier. Cissé a été déclaré coupable de «confection de faux parrainages, de faux et usage de faux en écritures publiques».
Il a écopé d’une peine de 6 mois de prison ferme et d’une amende de 100 mille francs à payer. Evoquant sa candidature à l’élection présidentielle de 2024, Thierno Cissé a déclaré devant la barre qu’«instruction (lui) a été donné de déposer avec neuf pièces». «L’instruction ne vient pas de moi ni d’un être humain, mais d’un être supérieur : Allah Soubhanah wa Tallah», a-t-il précisé.
«Je ne suis ni un farceur ni un faussaire. Je ne jouais pas. Le 26 août, j’ai annoncé ma candidature et j’ai suivi toutes les étapes. Donc, je ne jouais pas. Et j’assume jusqu’au bout», explique-t-il, niant être un faussaire. «Il n’y a rien de faux dans tout ce que j’ai fait. Tout ce que j’ai accompli dans ce dossier, je l’ai fait de bonne foi. C’est la première fois que je fais de la prison», soutient Thierno Cissé, qui avait présenté une liste de 13 faux députés comme parrains de sa candidature.
Interpellé par le juge à propos du chèque qu’il a émis, le prévenu Cissé dira : «J’ai un compte et un chéquier. J’ai émis un chèque comme caution, mais je n’ai pas clôturé ce compte.» Une manière de se démarquer de la Banque islamique du Sénégal (Bis), qui a avait saisi le Conseil constitutionnel pour signaler un chèque du nom de Thierno Cissé dont le compte a été clôturé.
Le procureur de la République avait requis une peine d’un an de prison ferme pour fraude et six mois ferme pour émission d’un chèque en bois. Il a fait état d’«infractions constantes à tous points de vue». Le parquetier précisera : «C’est lui qui était titulaire du compte. Les faits de l’espèce ne souffrent d’aucun doute.»