Par Malick GAYE – 

Suspension de l’accès à internet via les données mobiles, coupure du signal de la chaîne de télévision privée Walfadjri et brutalisation de journalistes. Reporters sans frontières (Rsf), dans un communiqué, a demandé aux autorités sénégalaises de garantir le droit à l’information et la sécurité des journalistes.
«Les journalistes sénégalais, qui couvrent l’actualité politique et sociale du pays, vivent des moments difficiles depuis au moins deux ans, et plus fortement dans le contexte des échéances électorales. Ils se retrouvent de nouveau la cible d’entraves avec les manifestations liées au report de l’élection présidentielle qui devait se tenir ce 25 février.  Couper le signal d’une télévision privée, l’accès au réseau internet via les données mobiles, et brutaliser des journalistes en reportage sont des entraves inadmissibles au droit à l’information. Nous dénonçons ces attaques et demandons aux autorités d’y mettre un terme sans délai, et de permettre aux journalistes de couvrir l’actualité politique en toute sécurité», a affirmé Sadibou Marong, le directeur du Bureau Afrique subsaharienne de Rsf.
Qui a constaté une répétition de la coupure d’internet mobile «sans consultation aucune». Le document de Rsf a informé que Mame Ndack Mbacké de Agora Tv et Khadija Ndatté Diouf ont été «arrêtées et embarquées dans un véhicule de la gendarmerie, et ont vu leur matériel de travail confisqué, alors qu’elles venaient juste d’interviewer des responsables politiques et des opposants. Elles ont été libérées une trentaine de minutes plus tard. Le correspondant de la chaîne d’information internationale TV5 Monde, Clément Bonnerot, a lui été visé à deux reprises par des tirs de gaz lacrymogène».
Par ailleurs, Rsf rappelle qu’au Sénégal, «les journalistes sont fréquemment victimes d’arrestations -une douzaine ont été arrêtés dans l’exercice de leur fonction entre juillet 2022 et août 2023- et d’attaques, venant tant des forces de sécurité que des acteurs politiques ou de leurs soutiens. Les abus de pouvoir se sont également multipliés, avec notamment une première suspension du signal de Walf TV en juin 2023 et des restrictions de l’accès à internet et aux réseaux sociaux».
mgaye@lequotidien.sn