Amadou Ba invite le secteur financier de l’Uemoa à jouer un rôle notable dans les initiatives d’atténuation et d’adaptation au changement climatique. Le Premier ministre présidait hier l’ouverture de la Conférence internationale sur le rôle des banques centrales face au changement climatique organisée par la Bceao.Par Dialigué FAYE – 

La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) a organisé hier une Conférence internationale sur le rôle des banques centrales face au changement climatique. A cette occasion, le Premier ministre a invité le secteur financier de l’Union monétaire ouest-africaine (Uemoa) à jouer sa partition dans les initiatives d’atténuation et d’adaptation au changement climatique. «Le secteur financier de l’Union doit jouer un rôle notable pour l’atténuation et l’adaptation au changement climatique», a déclaré le chef du gouvernement, qui procédait à l’ouverture de cette rencontre de haut niveau. En effet, indique le Pm, l’Afrique serait le continent le plus affecté par les conséquences du changement climatique… Et les pays membres de l’Uemoa ne sont pas à l’abri de ces effets.
Evoquant une étude de la Banque mondiale, Amadou Ba souligne que l’Union subirait, en moyenne, 1 milliard de dollars de pertes par an sur la production de ses cultures vivrières les plus importantes dues aux sécheresses. En outre, indique-t-il, les industries et services sont également exposés à des pertes notables en zones urbaines inondables.
Il exhorte ainsi les institutions financières de l’Union à identifier des actions concrètes permettant de favoriser les investissements dans les projets respectueux de l’environnement, telles les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique qui contribuent à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Et les réflexions initiées par la Bceao devraient, d’après lui, «permettre au secteur financier de mieux contribuer au financement d’initiatives d’adaptation en vue de financer les agents économiques et les infrastructures confrontés aux impacts du changement climatique. Ces objectifs ne peuvent être atteints sans un engagement fort des banques centrales à intégrer les considérations climatiques dans la mise en œuvre de leurs missions. Les banques centrales ont le pouvoir d’influencer positivement les actions nécessaires pour bâtir un système financier résilient et durable, en leur qualité d’instituts d’émission, de régulatrices et d’autorités de supervision».
A ce propos, renseigne le Gouverneur de la Bceao, «l’engagement des banques centrales à l’égard du changement climatique est récent. Toutefois, les actions qu’elles ont menées au cours des 10 dernières années reflètent bien la prise de conscience croissante que le changement climatique peut avoir des répercussions importantes sur le système financier, et par ricochet sur l’économie.
Ainsi, le Réseau des banques centrales pour le verdissement du système financier dont la Bceao est membre, a vu le jour en 2017. Ce réseau est un cadre de réflexion et d’échanges sur le changement climatique regroupant 114 banques centrales et superviseurs financiers.
En outre, le Comité de Bâle a récemment édicté les grands principes à prendre en compte par les régulateurs et superviseurs du système financier pour la gestion du changement climatique».
Jean-Claude Kassi Brou est ainsi convaincu que les principaux enseignements tirés des échanges de cette Conférence internationale «vont contribuer à apporter des pistes de solutions aux banques centrales africaines pour impulser les actions du secteur financier dans la lutte contre l’impact du changement climatique».
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