La ville de Saint-Louis a vécu hier un chaos total. De violents affrontements ont opposé des manifestants aux Forces de l’ordre, après que ces dernières ont voulu disperser la foule qui s’était massée à la Place Baya Ndar (ex-Place Faidherbe) pour protester contre le report de l’élection présidentielle. Ces heurts, qui se sont finalement propagés dans toute la ville, ont provoqué beaucoup de dégâts et surtout la mort d’un étudiant, qui aurait succombé lors de son évacuation à l’hôpital. Par Cheikh NDIONGUE –

Ce qui était parti pour être un rassemblement pacifique a fini par tourner au drame. Tout a, en effet, commencé lorsque l’immense foule, formée pratiquement de toutes les couches de la société, qui avait pris possession de la Place Baya Ndar, a été dispersée à coup de grenades lacrymogènes. Non contents de cette situation, les jeunes ont pris d’assaut les rues et ruelles de l’île pour s’opposer aux Forces de l’ordre. Par des jets de pierres, ils ont pendant longtemps semé le désordre et saccagé plusieurs infrastructures dont un bâtiment de la Senelec. Les affrontements se sont vite propagés dans le grand quartier de Sor, où les jeunes ont également eu à en découdre avec les Forces de l’ordre à plusieurs endroits. Le blocage du pont et l’arrêt de la circulation ont surtout provoqué la panique chez les automobilistes, compliquant ainsi davantage la situation. L’Université Gaston Berger n’a pas été épargnée. Là-bas, les étudiants ont affronté les gendarmes pendant plusieurs heures. L’un des leurs, Alpha Yero Tounkara, âgé de 23 ans et étudiant en Licence 2 en géographie, aurait d’ailleurs succombé lors de son évacuation à l’hôpital suite à des blessures provoquées par les affrontements. Cette situation risque de plonger à nouveau le temple du savoir dans un autre cycle de violence. Des appels au rassemblement ont été en effet notés dans les supports de communication utilisés par les étudiants.
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