La Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontologie débute les enseignements du premier semestre, ce jeudi, pour le compte de l’année 2023-2024. Dans un communiqué, le Doyen de la faculté appelle les étudiants, enseignants et le personnel administratif et de service à prendre leurs dispositions pour un démarrage effectif. Mais tout laisse croire qu’il s’agit d’une reprise en distanciel, au grand dam des étudiants et du Saes qui réclament une réouverture de l’université.Par Alpha SYLLA –

Pour la rentrée universitaire 2023-2024 à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, c’est la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontologie (Fmpo) qui ouvre le bal. Dans une note parue le samedi dernier, l’administration fixe le début des enseignements du premier semestre dès ce jeudi 22 février. Une décision qui intervient alors que les universités sont paralysées par des mots de d’ordre de grève des étudiants et du Saes, suite au décès de l’étudiant Alpha Yéro Tounkara à l’université Gaston Berger de Saint-Louis au cours d’une manifestation. Si l’annonce de cette rentrée renseigne de la résilience de la plus vieille faculté de l’Ucad par rapport au retard accusé par les facultés et universités, beaucoup zones d’ombre persistent quant aux modalités de tenue des cours.

Une rentrée, cent questions
Les emplois du temps vous parviendront ultérieurement», informe aux étudiants, enseignants et Pats, le Professeur Bara Ndiaye, Doyen de la prestigieuse Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontologie. Si cette reprise ne concerne, pour le moment, que les étudiants de la Fmpo, beaucoup de zones d’ombre entourent cette annonce. La faculté ne donne aucune précision sur les modalités de reprise. Face à cette incertitude, le président de la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontologie plaide pour une rentrée en présentielle. Aussi, Aliou Diallo exhorte-t-il les autorités universitaires à se pencher sur la réouverture du campus social. Sur Iradio, il dit «s’attendre à ce que les enseignements soient exclusivement en présentiel, et non des modalités bimodales ou en ligne». Il va ajouter : «Nous attendons à ce qu’il y ait des garanties par rapport à la réouverture du campus social pour que les étudiants puissent au moins avoir des logements, de la restauration afin de pouvoir correctement faire leurs cours.» Les étudiants espèrent donc une levée du mot d’ordre du 13 juin 2023 du Conseil académique qui a décidé de la reprise des enseignants à distance, après les évènements malheureux du 1er juin 2023. Malgré les appels à l’ouverture de l’Ucad par les étudiants et le Syndicat autonome des enseignants du supérieur (Saes), réitérés dans leurs dernières sorties respectives sur l’affaire Alpha Yéro Tounkara, les autorités universitaires campent sur leur position. Le 7 janvier dernier, lors de l’émission Grand Jury sur la Rfm, le professeur Ahmadou Aly Mbaye, Recteur de l’Ucad, a souligné que «les enseignements en présentiel et les enseignements en distanciel sont deux modalités de diffusion du savoir qui sont d’égale dignité», balayant également toute idée de fermeture de l’Ucad. Ce qui laisse entrevoir qu’une ouverture du campus social n’est pas à l’ordre du jour, surtout dans un climat politique tendu lié à la Présidentielle.