Le plus grand actif du bilan du Président Macky Sall ne concerne ni les avancées importantes accomplies sous son magistère en matière d’équité sociale et territoriale, ni le réarmement et la modernisation infrastructurels du pays sans commune mesure sous sa baguette, ni le rayonnement croissant d’une diplomatie à succès sous son leadership, ni même la croissance économique record de sa gouvernance. Il tient plutôt de son combat admirable et vital, sans concession, pour la préservation de la République et de la Nation, contre les vents politiques extrêmes et destructeurs qui ailleurs ont pignon sur rue, séduisant sous les oripeaux trompeurs de patriotisme et profitant du terreau de la démocratie dont ils abusent des libéralités et exècrent les exigences.

Le Président Sall arrive donc au terme de son dernier mandat au cours duquel il a livré bataille tant pour l’émergence économique du pays que pour la sauvegarde de notre existence commune que nous pensions hors de portée de toute atteinte. La République et la Nation, qui ont eu en lui un bouclier ferme et intraitable, devront pourtant rester debout, face à la menace qui, elle aussi, demeurera et s’avérera même autrement puissante, insidieuse et incisive, l’exploitation de nos ressources pétrolières et gazières aidant.

Jamais une élection présidentielle au Sénégal n’aura autant eu à porter comme fardeau l’enjeu de la préservation de notre existence en tant que République et Nation, que celle qui va se tenir dans quelques jours. L’angoisse qui étreint logiquement tout un chacun soucieux de l’avenir du pays et de la sauvegarde de notre modèle de société, naît de cette incertitude quant au maintien du Sénégal comme un creuset de concorde sociale, de sécurité et une forteresse face aux bravades contre notre cohésion nationale et notre démocratie paisible.

L’œuvre de résistance aux vents extrêmes et populistes, si loin d’être aisée, nécessite un courage inébranlable et un sens élevé du sacrifice, y compris celui de sa propre image, en ces temps où les réseaux sociaux, vecteurs vertigineux de manipulations des masses, achèvent de mettre les opinions au pas.

C’est dire que le combat politique pour le triomphe de la vérité se mène désormais quasiment envers et contre tous. Pour un dirigeant politique, le prix à supporter pour cet engagement chevaleresque est celui d’une impopularité bruissante, mais qui tient souvent plus du virtuel que du réel. Aujourd’hui plus qu’hier, la conduite des affaires publiques dans l’intérêt général, doit davantage refléter un dialogue intime avec sa conscience propre que les caprices de l’opinion souvent pernicieusement tenue en laisse par des forces manœuvrières obscures.

C’est surtout ce courage rédempteur qu’il faut reconnaître au Président Macky Sall alors qu’il termine sa mission à la tête du pays. C’est le même courage que l’on est en droit d’attendre de son successeur : la poigne, la main de fer face aux rentiers du chaos.

La pléthore de candidats à cette compétition présidentielle n’enlève rien au fait que l’élection n’opposera que deux seuls camps : la République et l’anti-République.

C’est aux républicains de se mobiliser autour du mieux placé d’entre eux pour l’emporter, et pour que gagne notre pays.

Vive la République ! Vive la Nation ! Vive le Sénégal !
Ahmadou Lamine TOURE
Citoyen sénégalais