D’après les résultats de la 3e étape du projet d’actualisation du schéma directeur du triangle Dakar-Thiès-Petite Côte présentés jeudi, la demande en eau dans ce périmètre ne cesse d’augmenter. «Si le besoin est de 703 000 m3/j, il va monter à 2, 8 millions m3/j en 2040 et 3 millions de m3/j en   2050», selon l’étude présentée par la Sones.Par Justin GOMIS –

Les besoins en eau dans le triangle Dakar-Thiès-Petite Côte ne sont pas négligeables. Cette zone représente  80%  des besoins, compte tenu de son poids démographique et économique. Elle  concentre 50% des activités économiques du pays. Et selon l’étude commanditée par la Sones, les demandes en eau vont crescendo au fil des années. «Si nous avons aujourd’hui une demande de 703 mille m3/j, cette demande va monter à 2,8 millions m3/j  en 2040 et 3 millions de m3/j en   2050», a dit Serigne Mbaye Thiam, qui présidait l’atelier de restitution des résultats de la 3e étape du projet d’actualisation du schéma directeur pour l’alimentation en eau potable du triangle Dakar-Thiès-Petite Côte. D’après le ministre de l’Eau et de l’assainissement, cette étude, destinée à la demande,  vise à présenter toutes les solutions d’investissements qui permettent de faire face à cette demande  en eau. Et pour satisfaire ce besoin, le cabinet Merlin Afrique  de l’Ouest, qui a réalisé l’étude,  a proposé 12 solutions dont trois ont été écartées.

Selon le ministre, ces solutions  écartées s’expliquent par le fait  qu’elles sont basées  sur le captage des eaux souterraines, parce que ces eaux souterraines doivent continuer à être des réserves. «Nous sommes très vulnérables», a-t-il fait savoir.

Mais, les  9 solutions  retenues concernent le dessalement. D’ailleurs, une unité de dessalement   est prévue  sur la Grande-Côte. Il s’y ajoute des solutions de transfert depuis le Lac de Guiers et le fleuve Sénégal. Il y a aussi des solutions de transfert depuis les fleuves Gambie et Sénégal  à partir de Bakel, Sambangalou et Koulounto.

Dans le même sillage, poursuit Serigne Mbaye Thiam, il a été envisagé en même temps une solution de réutilisation des eaux usées.

En fait, l’étude ne s’est pas limitée seulement à proposer ces solutions de production. Elle a, en outre, montré les coûts d’investissements pour la distribution afin de parer à toute éventualité. «Lorsque cette eau sera produite,  il faudra mettre  en place des réseaux de distribution qui vont augmenter substantiellement», a expliqué le ministre. Avant de poursuivre : «Si aujourd’hui on est à 8 km, il faudrait passer pratiquement à 20 000 km de réseau. C’est tout cela que nous avons estimé. Maintenant, on doit retenir un scénario qui se base sur des considérations techniques, des considérations financières, mais en même temps sur des considérations politiques en termes de stratégies pour le pays», a-t-il indiqué.

Avec l’exploitation du pétrole et du gaz, le dessalement connaitra sans nul doute  des problèmes. «Mais dans tous les cas, ce que l’on souhaite, c’est de faire face aux besoins,  et en même temps avec des stratégies d’atténuation des ris­ques», rassure Serigne Mbaye Thiam qui estime «qu’il ne faudrait pas mettre tous les œufs dans le même panier, c’est-à-dire ne faire que le transfert depuis le Lac de Guiers.»

En tous les cas, les techniciens transmettront leurs conclusions au gouvernement qui verra quelle solution adopter à l’horizon 2033. Le ministre croit aussi qu’il faut aller vers le mix hydrique, à l’image du mix énergétique.
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