La prévalence de la cécité au Sénégal est estimée à 1, 4% de la population, soit près de 165 mille aveugles et 600 mille malvoyants. Les 4/5 de ces personnes sont inutilement handicapés, d’autant plus que les causes  sont évitables ou restent encore curables. Pour mieux lutter contre cette maladie qui commence à prendre des proportions inquiétantes, un grand hôpital d’ophtalmologie, dénommé Centre international d’ophtalmologie Swiss Visio Sénégal, a été inauguré à Saly par Dr Marie Khémesse Ngom Ndiaye.Par Alioune Badara CISS – 

La ministre de la Santé et de l’action sociale, Marie Khé­messe Ndiaye, a procédé, ce mardi 12 mars, à l’inauguration du Centre international d’ophtalmologie Swiss Visio Sénégal. Les travaux de cette infrastructure dont la première pierre a été posée en début mars 2023, ont duré 10 mois. L’hôpital, qui s’étend sur 2500 m² de plateau technique, sera d’un grand apport pour les populations souffrant de maladies oculaires. «La cécité est un véritable problème de santé publique. En effet, selon les dernières estimations de l’Oms, la cécité et les déficiences visuelles sont responsables, au niveau mondial, d’un handicap visuel chez plus de 253 millions de personnes dont la moitié présente des vices de réfraction non corrigés (myopie, hypermétropie ou astigmatisme). Les pays en développement concentrent près de 90% des aveugles recensés à travers le monde. Le taux de cécité des régions à revenu faible ou intermédiaire est 8 fois supérieur à celui des pays riches», rappelle la ministre de la Santé et de l’action sociale.
Faisant une radioscopie des maladies liées aux yeux au Sénégal, Dr Marie Khémesse précise que la cécité et les déficiences visuelles se situent au cœur des problèmes majeurs de santé à cause de leur ampleur et de leur gravité. «Avec une prévalence estimée à 1, 42%, on dénombrerait près de 165 mille aveugles et plus de 550 mille malvoyants. Cette prévalence serait construite autour des causes dominantes que sont la cataracte (0, 31%), le trachome (0, 26%), les cécités d’origine cornéenne (0, 40%), le glaucome (0, 16%)», estime Marie Khémesse Ndiaye.
Aujourd’hui, au Sénégal, des milliers de personnes traînent un handicap des yeux. D’où la pertinence de se doter du plus grand centre ophtalmologique de l’Afrique de l’Ouest.
En écho, le Directeur général de la Société aménagement de la Petite-Côte (Sapco), Sou­leymane Ndiaye, s’est félicité de la construction de ce centre à Saly, qui est le cœur du tourisme sénégalais. «Ce centre ophtalmologique va permettre au Sénégal de renforcer à la fois l’offre de soins oculaires, de traiter les pathologies les plus complexes de l’œil et de booster le tourisme médical», déclare Souleymane Ndiaye.
Au total, 45 mille consultations seront effectuées par an. Mais également des médecins ophtalmologistes sénégalais comme suisses vont intervenir dans les soins. Dans le cadre de ce partenariat, la commune de Saly contribuera, dans une large mesure, en offres de personnel. «Selon la volonté du président de la République, ce centre devrait être un trait d’union entre le public et le privé dont le  fonctionnement en Ppp (Partenariat privé-public) et les ressources pourront être mis en commun grâce au ministère de la Santé et de l’action sociale. En plus de ses aspects purement médicaux, ce centre contribuera également à la lutte contre l’émigration clandestine et au ralentissement, voire l’inversion du flux de malades de l’Afrique sub-saharienne vers l’Afrique du Nord, l’Europe et les Amériques. En somme, il épousera les ambitions de l’Etat du Sénégal et du maire de faire de la commune de Saly Portudal un hub sanitaire dans le cadre plus large du tourisme médical», note-t-il.
Ce centre bâti sur une superficie de 3000 m2, pour un coût global de 3, 5 milliards F Cfa, a pour objectif d’améliorer la santé visuelle de la population sénégalaise et, au-delà, de toute la sous-région. Mieux, il va  contribuer à la réduction de la prévalence de la cécité en proposant des soins oculaires complets.
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