Ablaye Cissokho tire la sonnette d’alarme sur la transmission culturelle de la kora. Pour lui, cet instrument doit être enseigné dans les écoles si on ne veut pas sa disparition. 

C’est une situation qui peut être néfaste avec le temps. La transmission culturelle fait défaut au Sénégal. La nouvelle génération ne maîtrise pas les tenants et aboutissants de la culture sénégalaise. La faute ? C’est à la société. La quête de modernité et les conditions économiques font que l’urgence est souvent ailleurs. Et pour rectifier le tir ou jouer pleinement son rôle, le «dépositaire de la kora» sonne l’alerte. Lors d’une visite dans l’école qu’il a créée, Ablaye Cissokho a donné l’alerte. «Nos établissement scolaires n’enseignent pas la kora. Pourtant, cet instrument a été symbolisé dans notre hymne national. L’école n’a pas la prétention de se substituer, mais elle va jouer pleinement son rôle en assurant la transmission», a-t-il expliqué. Faut-il le préciser, l’école n’a pas plus de 15 pensionnaires. Dans l’établissement, des cours d’initiation à la kora y sont donnés. Tout le monde y est la bienvenue. Seulement, Ablaye Cissokho est sur plusieurs fronts. En effet, en tentant d’assurer la transmission culturelle, il doit faire face aussi à un autre combat. C’est la modification de la kora. «Je ne peux pas être contre la modernité. Il y a maintenant la kora moderne et celle traditionnelle. Pour autant, la kora traditionnelle ne doit pas disparaître. Avec la modernité, il y a des avantages. Mais si on suit cette tendance, on risque de vivre ce que nous vivons avec le jazz. On sait tous qu’il vient d’Afrique, mais il s’est développé aux Usa. On ne veut de ça pour la kora», a plaidé Abdoulaye Sissokho.
Par Malick GAYE  mgaye@lequotidien.sn