Les premières mesures contre le système corrompu de Macky/Apr/Bby du gouvernement souverainiste s’échelonnent : nomination des ministres, des directeurs des administrations et agences, publication des rapports des corps de contrôle, audit-état des lieux des finances publiques centrales et sectorielles, distribution des intrants agricoles aux paysans confiée à l’Armée, paccoo du foncier urbain et péri-urbain bloqué, visites panafricaines aux voisins frontaliers, Assises de la Justice, réaffirmation et préparation des options de renégociation des conventions d’exploitation des richesses minières, des accords de pêche, départ annoncé des bases étrangères, réflexion en cours sur la souveraineté monétaire, etc.
Après à peine deux mois du nouveau pouvoir souverainiste, des impatiences commencent à s’exprimer sur l’exigence de la baisse de la cherté du panier de la ménagère, l’indemnisation des victimes de la sauvage répression du régime autocratique (familles des assassinés, les torturés, les emprisonnés ayant perdu leurs emplois, etc.), les licenciés arbitraires, les retards cumulés de salaires et autres laissés-pour-compte de Macky/Apr/Bby et sur l’exigence sociale que les voleurs rendent gorge et de la reddition des comptes, solidarité réaffirmée avec le Peuple palestinien contre le génocide orchestré par les fanatiques religieux sionistes avec la complicité des impérialistes occidentaux.
La vie chère, l’indemnisation et la reddition des comptes apparaissent comme les préoccupations urgentes des masses laborieuses et du Peuple. Le nouveau pouvoir doit prioritairement s’atteler à satisfaire, à défaut de la totalité du coût insupportable de toutes les denrées de première nécessité, tout au moins en partie, cette attente et exigence sociale.
Nous invitons résolument le nouveau gouvernement à prendre le taureau par les cornes pour résoudre ne serait-ce que partiellement ces urgences sociales.
Par ailleurs, doit se poursuivre la «souverainisation» de l’appareil d’Etat néo-colonial, en virant les têtes de pont des administrations à partir des critères de patriotisme, de compétence technique, de capacité d’organisation et de coordination et d’éthique fondée sur le principe servir le Peuple et non se servir. La vigilance et la lutte contre la corruption doivent être instituées comme les valeurs cardinales de différenciation rendant le Peuple juge et contrôleur de la nouvelle gouvernance souverainiste.
La culture de la démocratie participative du Peuple de la base au sommet est une bataille à gagner sur la voie de la consolidation du souverainisme dans l’appareil d’Etat comme une émanation consécutive de l’hégémonie culturelle du souverainisme dans la société.
L’Etat seul ne peut y arriver, et c’est là que se pose l’urgence de réorganiser le parti Pastef/Les Patriotes à partir des instances nationales provisoires (Bureau politique national, Conseil national, Secrétariat général incluant les secrétariats nationaux, mouvements nationaux, commissariats scientifiques, etc.) comme outil fondamental de la liaison avec le Peuple de la gouvernance souverainiste.
Tout comme pour résister aux assauts répressifs sauvages de l’Etat néocolonial hors la loi de Macky/Apr/Bby, le parti Pastef/Les patriotes, même momentanément dissous, a été nécessaire pour sonkoriser le pays ainsi que la diaspora, et contraindre l’autocratie à céder et finalement organiser le vote du Peuple.
Le parti reste et demeure le lien indissoluble indispensable, avec le Peuple, acteur pour vaincre l’adversité des libéraux néocoloniaux apatrides et leurs maîtres impérialistes qui chercheront par tous les moyens à faire échouer l’expérience souverainiste en cours, tout comme ils cherchent en vain à le faire pour les expériences en cours dans l’Aes.
Il nous faut donc aller résolument vers le congrès de Pastef/Les Patriotes pour, à la fois, réorganiser nos instances en respectant le non-cumul des mandats ainsi qu’en parachevant la fusion débutée, et sortir ainsi du «provisoire» en les validant démocratiquement.
Le congrès devient ainsi une urgence politique pour accompagner et soutenir l’expérience à l’entame par la continuation de la mobilisation du Peuple pour doter le camp souverainiste d’une majorité de députés lors de la 15ème Législature à venir suite à la dissolution de l’Assemblée nationale.
Le congrès doit unir démocratiquement dans le parti Pastef/Les Patriotes, les trois courants qui composent le camp souverainiste actuel :
– Le courant libéral mondialiste souverainiste qui considère que seul le secteur privé est pourvoyeur d’emplois et qui opte pour une intégration renégociée des contrats, conventions, accords dans le marché mondial dominé par les règles libérales actuelles de l’Omc, du Fmi, de la Banque mondiale et des firmes monopolistes capitalistes impérialistes ; cette option tactique ne saurait être stratégique, parce que doivent être pris en compte le refus et les manœuvres impérialistes ;
– Le courant conservateur libéral mondialiste, qui partage l’option ci-dessus, y ajoute le modèle de Doha et Dubaï sur la base du culturalisme religieux qui vient de s’exprimer par l’idée dangereuse et irresponsable d’installer au Palais présidentiel une mosquée, ce qui rompt l’égalité citoyenne des Sénégalais et leur droit d’avoir ou pas leur religion, leur confrérie et leur respect responsable de la diversité des croyances qui sépare l’espace temporel, politique, culturel et citoyen de l’espace spirituel et religieux qui relève de la foi individuelle. Attention de ne surtout pas accepter les fanatiques qui ont déterré un cadavre pour le brûler sous le prétexte de «goordjiguène», ce qui a choqué et révulsé l’écrasante majorité des musulmans, des chrétiens, des animistes et autres dévots des religions traditionnelles africaines ante-islamique, ante-chrétienne du pays et d’Afrique.
– Le courant de Gauche révolutionnaire anti-impérialiste, anti-capitaliste, communiste, qui sait que le souverainisme libéral et le souverainisme conservateur libéral, utiles aujourd’hui dans la construction du rapport national des forces contre le néocolonialisme libéral et son maître impérialiste, vont buter nécessairement sur le panafricanisme qui naîtra de l’union libre des peuples libres d’Afrique dans lesquels la diversité des croyances ou pas, des religions traditionnelles africaines ou importées musulmane et chrétienne est la réalité la plus et la mieux partagée, sur l’indispensable prise en compte des intérêts de celles et ceux qui produisent toutes les richesses par leur travail et sur la problématique du monde des humains, des travailleurs, des citoyens et des peuples égaux que l’humanité doit bâtir pour en finir avec les systèmes d’exploitation de l’humain par l’humain qui ont jalonné jusqu’ici l’histoire de l’humanisation de notre planète. Rappelons la vérité absolue que les militants de la Gauche révolutionnaire et communiste ont et pratiquent leur religion, leur confrérie, leur croyance ou pas tout en étant engagés dans le combat révolutionnaire pour le moom sa reew et l’émancipation sociale, comme l’ont montré, parfois jusqu’au sacrifice suprême, les Lamine Arfang Senghor, Tiémoko Garan Kouyaté, Seydou Cissokho, Assane Samb, Birane Gaye Mbol, Ndongo Diagne, Moussa Diop Jileen, Khasset Cissoko, Moctar Fofana Niang, Iba Ndiaye Diadji, Cyriaque Diatta, Tidiane Diatta, Bara Goudiaby, Badiane Guèye, Djiby Seck, Alioune Sène, Thioumbé Samb, Madjiguène Cissé, Babacar Sané et tant d’autres.
Alors que les bouches des militants s’ouvrent, que le Peuple prenne la parole, mais faisons-le en préservant l’unité de notre camp souverainiste contre le camp néocolonial et impérialiste, c’est la contradiction principale du moment.
Faisons-le en traitant nos contradictions secondaires sur la base de l’unité, critique, unité pour ne pas agir contre notre propre côté de la barricade.
L’Unité, critique, unité systématisée par le communiste Mao Tsé Toung, est ainsi le moyen de résoudre dans l’unité la contradiction antagonique qui nous oppose tous au néocolonialisme et à l’impérialisme.
Faisons-le en poursuivant le débat d’idées sur nos contradictions secondaires que la démocratie interne dans notre camp souverainiste et dans notre parti Pastef/Les Patriotes aidera à résoudre pour aller le plus loin possible ensemble dans la longue marche vers la souveraineté nationale, panafricaine et internationaliste.
N’ayons pas peur du débat, pour autant que ça serve à éclairer et édifier tout en consolidant l’unité d’action de notre camp souverainiste.
DIAGNE Fodé Roland