Le Burkina Faso veut rouler avec des taxis au biogaz neufs et réglementés. Le directeur des Transports terrestres du Faso, Mamadou Boukouna, accompagné du président du Syndicat routier du «pays des hommes intègres», séjourne actuellement à Dakar. Hier, les deux hommes ont procédé à la visite des installations de l’usine de montage de véhicules Seniran auto. Cette usine, fruit de la coopération entre le Sénégal et l’Iran, est spécialisée dans le montage de véhicules hybrides. Des voitures bio «moins chères, moins polluantes» et plus «adaptées» aux villes africaines, confrontées à la pollution.
A l’image de Dakar, Ouagadougou veut des taxis neufs et qui roulent avec du gaz. Pour Mamadou Boukouna, Seniran est une opportunité pour le Burkina Faso, dans la mesure où cette société de montage de véhicules est installée dans l’espace communautaire. «Un avantage» pour eux, «parce que ce produit fabriqué au Sénégal est adapté et tropicalisé au paysage du pays», se réjouit-il. Aussi, poursuit le directeur des Transports terrestres du Burkina, des souplesses en matière de financement sont prévues. Pour le moment, les deux parties n’ont signé aucun accord, étant à l’étape de prospection, précise le responsable burkinabè qui espère bénéficier des facilités offertes par Seniran auto.
En tout état de cause, le Burkina Faso souhaite renouveler son parc de taxis évalué à 3 500 véhicules dans la capitale et plus de 2 000 en province. A l’image de nombreuses capitales africaines, Ouagadougou est confrontée à l’épineux problème de véhicules importés d’Europe. Des véhicules appelés «France au revoir», d’après le directeur des Transports du Burkina. «Or, ce n’est pas la solution. Il est préférable d’avoir des voitures toutes neuves avec un service après-vente assuré. C’est sûr que Seniran et les Syndicats de transporteurs au Burkina pourront tisser des relations. Et en tant que direction des Transports au Burkina, nous allons accompagner les acteurs pour que nous ayons un bon schéma de financement», assure Mamadou Boukouna.
Un gros marché pour la société Seniran. Hadi Naseri, le directeur général de la société, a saisi cette opportunité pour vanter devant la délégation burkinabè l’expertise sénégalaise en matière de montage de véhicules. Il a ajouté que les deux parties ont procédé à une analyse technique et financière. Et au-delà du partage du produit, il a promis au directeur des Transports terrestres du Burkina un partage de savoir-faire, toujours dans un esprit de collaboration.
Seniran auto développe depuis 2014 la technologie biogaz. Ce sont des techniciens sénégalais qui font le montage des véhicules et adaptent les moteurs au biogaz, avec une technologie moderne, d’après les explications du directeur de l’entreprise.
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