Le roman-essai de l’écrivain et avocat congolais, Me Albert Kokolomani, intitulé Divorcez, veut mettre en lumière «l’hypocrisie» de la société africaine sur le sujet du divorce, afin de susciter le débat sur cette question, a indiqué à l’Aps, son auteur.

Publié en mars 2024 aux éditions Afri’Ka à Kinshasa, ce roman de 197 pages relate l’histoire d’un couple pastoral dont le parcours de vie commune a, entre autres, été parsemé de tromperies et d’infidélité. Dans son roman, l’auteur dévoile «le caractère sournois» de certains hommes d’église dont l’image publique contraste avec leur comportement.

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L’auteur raconte comment une femme dénommée Malaika décide de divorcer d’avec son mari Pasteur Kalala, à quelques jours de ses 50 ans et de la célébration de leur 30 ans de mariage. Malaika voulait se séparer de cet homme qui lui a été infidèle en concevant quatre enfants hors mariage, sans lui en donner un seul. «(…) les mots de son père résonnent dans sa tête. A la fin de la première année de mariage, ce dernier ayant conclu que ce mariage était sans avenir, lui a dit : «Divorcez»», relate Me Kokolomami en séjour à Dakar dans le cadre d’une formation sur les droits humains. Selon l’auteur, ce désir «irréversible» de demander le divorce va croiser le chemin d’un jeune avocat, dénommé Me Ewelo, «déchiré entre sa soif de succès et la déontologie». Ce dernier va accepter de l’aider. «Divorcez, c’est un titre provocateur qui dérange. C’était une autre façon de mettre en lumière l’hypocrisie de la société congolaise, et peut-être même africaine, en ce qui concerne le divorce», explique l’auteur, soulignant que l’idée était de susciter un débat autour du sujet. Pour lui, l’intérêt de susciter ce débat s’est conforté après l’apparition du roman, lorsqu’il apprend qu’un Tribunal de paix, à Kinshasa, avait enregistré plus de 100 cas de demandes de divorce au premier trimestre de l’année en cours. Il soutient que ce roman était aussi une façon pour lui de dénoncer le comportement de certains hommes qui «se cachent derrière l’église» pour «faire souffrir» leur femme et «profiter des fidèles». «Une femme qui souffre dans son foyer est obligée de se taire parce que l’homme est Pasteur (…) alors cette inversion de valeurs est favorisée par les églises au profit des individus qui sont derrière elles», explique Me Kokolomami. A l’en croire, il est question de respecter, mais aussi de dénoncer toute forme «d’abus» dont sont souvent victimes les femmes de certains pasteurs.

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«Je suis féministe, je travaille pour l’autonomisation et l’inclusion économique des femmes. Pour moi, c’était aussi une façon de porter mon combat pour l’égalité de genre, l’égalité d’accès aux droits, etc.», indique l’auteur. D’après Me Kokolomami, son roman recèle une bonne dose de féminisme, d’autant plus qu’il relate les réalités congolaises en particulier et africaines en général. «(…) un mariage qui éteint le rêve de l’un des époux n’en est pas un. Je crois que pour moi, c’est le conseil le plus important que je puisse donner à tous ceux qui auront l’occasion de nous lire», ajoute-t-il, faisant allusion au conseil donné par le père de Malaika à sa fille. Avocat depuis 2017 au Barreau de Kisangani (chef-lieu de la province de Tshopo, au Nord-est de la Rdc), Me Albert Kokolomami Odimba Albako a fait ses études de Droit à l’université de Kisangani. Activiste des droits humains, il est l’auteur de l’essai, paru en 2022, intitulé Des toges préjudiciables aux justiciables.