Autonomisation des jeunes et des femmes migrants : Le Hcds apporte sa contribution

Secoué par une vague successive de départs de milliers de jeunes vers l’Europe de manière irrégulière, l’Etat cherche des solutions. Le Haut-conseil du dialogue social insiste sur l’autonomisation des jeunes et des femmes, offrant ainsi aux migrants une alternative chez eux.Par A. B. CISS –
Le Haut-conseil du dialogue social (Hcds) a clôturé, hier à Saly, sa 34ème Assemblée plénière consacrée à la problématique de la migration et de l’autonomisation des jeunes et des femmes migrants et de leurs familles.
Dans son allocution, Mme Innocence Ntap Ndiaye, la présidente du Hcds, a indiqué que le choix de ce thème d’actualité se justifie par le contexte difficile que le Sénégal vit, marqué par la persistance de la migration irrégulière avec son lot de drames et de souffrances qui frappent les familles sénégalaises.
Ainsi, à travers cette Assemblée plénière, le Hcds compte «apporter sa contribution à la réflexion et à la recherche de solutions face à cette tragédie humaine qui continue de ravager une bonne partie de la vaillante jeunesse», a déclaré la présidente.
D’ailleurs, elle soutient qu’au regard de ces drames répétitifs, «force est de reconnaître que le phénomène de la migration irrégulière dans le monde a atteint des proportions inquiétantes. Au-delà des responsabilités familiales et celles politiques, socio-économiques et environnementales des gouvernements, ces drames interpellent toute conscience soucieuse du respect de la vie humaine et de la préservation de l’environnement», souligne Mme Innocence Ntap Ndiaye. C’est pourquoi cette instance nationale tripartite d’aide à la prise de décisions des autorités publiques se fait le devoir de jouer sa partition pour éradiquer ce phénomène de la migration irrégulière. Elle a fait le constat que la société sénégalaise a une population fortement migrante, principalement pour des raisons financières et est à la quête de moyens de subsistance et d’autonomisation économique de leurs familles. «En effet, la pauvreté est l’une des causes profondes, voire même la principale motivation du phénomène migratoire des jeunes, notamment vers l’Occident. Mais, force est de reconnaître que, dans nos pays en voie de développement, le phénomène migratoire garde encore toute son attirance auprès des jeunes et femmes à la recherche d’un mieux-être, pour subvenir aux besoins familiaux et s’assurer une autonomie financière. Selon la note d’information sur les migrations et le développement publiée par la Banque mondiale (Bm) en juin 2024, en 2023, la diaspora sénégalaise a par exemple envoyé 2, 9 milliards de dollars, soit plus de 1700 milliards de F Cfa, une somme supérieure aux 2, 6 milliards de dollars diinvestissements directs étrangers reçus la même année par le Sénégal», détaille Mme Ndiaye. Elle a également souligné que certains prennent même le risque d’abandonner leurs familles, leurs emplois ou activités professionnelles rentables pour se lancer dans l’incertitude, dans cette aventure périlleuse. «Malheureusement, beaucoup y ont laissé la vie à la recherche d’un meilleur avenir, pour sortir de la pauvreté. Dès lors, une meilleure sensibilisation de nos jeunes et femmes sur les risques, dangers et défis migratoires nous incombe à tous et, en tant que mandants tripartites, nous sommes également interpellés. Chacun a un rôle majeur à jouer en termes de conscientisation des populations touchées, de mesures préventives à mettre en œuvre pour limiter les conséquences malheureuses du phénomène migratoire, notamment dans sa forme irrégulière», ajoute-t-elle.
Le Préfet de Mbour a magnifié le rôle du Hcds, qui constitue également une plateforme de dialogue appropriée pour se pencher sur des questions de l’heure dans la perspective de formuler des recommandations pour leur meilleure prise en charge.
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