Si le Référentiel des politiques publiques du Sénégal d’ici 2050 a été partagé hier, Diomaye et Sonko vont lever 18 mille 496,83 milliards de francs Cfa sur le marché intérieur. Un pari inédit pour le financement de l’économie.

 

Par Dialigué FAYE – Après avoir décliné les grands axes du Référentiel des politiques publiques du Sénégal d’ici 2050, le gouvernement a présenté la Stratégie nationale de développement 2025-2029, assortie d’un Plan d’actions prioritaires (Pap), qui est le cadre opérationnel de la Snd. Durant les 26 prochaines années, le financement est estimé à 18 496,83 milliards de francs Cfa. «Il est composé de : financement public traditionnel, c’est-à-dire exclusivement pris en charge par l’Administration publique centrale, de 11 510 milliards de francs Cfa ; de financement sous forme de partenariat public -privé (Ppp) attendu à 4371 milliards de francs Cfa dont 1311 milliards, soit 30% de contrepartie de l’Etat et l’apport exclusif du secteur privé dans le cadre de projets structurants pour un montant de 2615,8 milliards de francs Cfa. Au total, le programme d’investissement public est estimé à 12 821,4 milliards de francs Cfa, tandis que la contribution totale du secteur privé est attendue à 5675,38 milliards de francs Cfa. Dès lors, la Snd instaure une innovation dans la mesure où il n’y a plus de financement public à rechercher pour la prise en charge du plan quinquennal de développement», mentionne le document.

Nouveau référentiel de développement : LE PROJET EST LÀ !

Sur cette innovation, le Directeur général de la planification et des politiques économiques (Dgppe) explique : «En changeant de paradigme, nous avons programmé une stratégie quinquennale de développement 2025-2029 qui soit à la hauteur des moyens de l’Administration publique.» Mieux, précise Souleymane Diallo qui présentait la Snd 2025-2029, «il n’y aura pas de groupe consultatif pour financer le déficit public. Tout le déficit public est couvert par les accords de coopération en cours et la stratégie que le Sénégal compte mener pour lever du financement au niveau régional et au niveau innovant. Le gap de financement, c’est le financement privé qu’il faut aller rechercher, et en priorité avec le secteur privé national, ensuite avec les pays africains. Il y aura des tables rondes au Sénégal et au niveau africain, et éventuellement au niveau international pour boucler le financement». L’autre innovation, relève-t-il, «c’est la répartition des investissements publics par axe suivant les quatre axes». Ainsi des investissements substantiels (35,1% du financement) seront destinés à l’axe 2 relatif au développement du capital humain (l’éducation et la formation, la santé, la nutrition) et à l’amélioration de l’accès des populations aux services sociaux de base essentiels tels que l’eau potable et l’assainissement, etc. En effet, arguent les autorités, «ce nouveau référentiel de la politique économique et sociale est placé sous le sceau du développement centré sur l’Homme».

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Pour rappel, «l’analyse de la situation sociale du Sénégal fait ressortir des difficultés persistantes relatives à un système éducatif ne répondant pas suffisamment aux besoins du marché du travail, aux insuffisances dans la gouvernance du système de protection sociale, à la déperdition des ressources publiques liée la faiblesse du Système d’information et de gestion au niveau des programmes sociaux (Education, Santé, Protection sociale…), à l’insuffisance de financement du secteur de la santé. Il convient également de souligner que les secteurs sociaux souffrent globalement d’un déficit du financement, à l’origine de contreperformances. Cette situation a affecté la qualité du capital humain et maintenu les inégalités et disparités territoriales».

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Dans le cadre de sa stratégie, le gouvernement informe aussi que «les secteurs productifs feront l’objet d’un désengagement progressif de l’Etat pour dégager un espace budgétaire suffisant à même de soutenir une demande sociale croissante. En effet, la stratégie repose sur une volonté réelle de favoriser une plus grande implication du secteur privé dans la création de richesse avec l’amélioration du cadre global des affaires. Cette démarche favorisera l’assainissement des Finances publiques».
dialigue@lequotidien.sn