Fête d’indépendance : La République Tchèque aux couleurs du bonnet Cabral

C’est un accessoire très populaire sous les cieux d’Afrique de l’Ouest. Le bonnet Cabral, du nom du leader bissau-guinéen Amilcar Cabral, a ses origines en République Tchèque. La célébration de la création de la Tchécoslovaquie, le 28 octobre 1918, a été placée sous les couleurs du «Zmijovka», fabriqué depuis 225 ans par une entreprise tchèque. Par Mame Woury THIOUBOU –
C’était un 28 octobre 1918. A la sortie de la Grande guerre, la Tchécoslovaquie naissait des cendres de la dissolution de l’Empire austro-hongrois. Ce même jour en 2024, le pays, qui s’appelle désormais République Tchèque, a célébré ce moment d’histoire sur la terrasse de l’Agence Trames. Un moment pour l’ambassadeur Marek Skolil de rappeler un lien singulier de son pays avec l’Afrique de l’Ouest, le Sénégal. Le «bonnet Cabral», ce couvre-chef arboré par le Bissau-Guinéen Amilcar Cabral et symbole d’une certaine forme de résistance à l’ordre colonial, est issu des usines tchèques. Le Zmijovka est en effet fabriqué par l’usine Tonak, un des fabricants de chapeaux les plus renommés au monde, du fait de ses 225 ans d’existence et de pratique. «Au Sénégal, c’est le bonnet tricoté appelé aussi Bonnet Cabral, propulsé au-devant du style bohémien mondial par la figure légendaire du leader indépendantiste ouest-africain Amilcar Cabral. Il s’agit d’un modelé emblématique des couvre-chefs pour hommes et femmes. L’ourlet à motif traditionnel de ce bonnet s’inspire d’un motif hivernal et animalier original de bonhommes de neige», informe une note de l’ambassade. Chaque année, ce sont 220 000 bonnets Cabral en laine et viscose qui sortent des usines Tonak de Strakonice. Pour cette occasion spéciale, l’entreprise a d’ailleurs sorti une édition spéciale de ces bonnets avec les symboles CZ et SN.
Les belles notes de Cheikh Lô
La fête fut belle. Et Cheikh Lô et ses musiciens dont certains sont tchèques, y furent pour quelque chose. L’artiste, qui célèbre cette année son demi-siècle de présence sur la scène, a rendu, avec son orchestre composé de musiciens de plusieurs pays, une prestation de belle facture. C’est à la batterie que cheikh Lô démarre son concert, entouré de musiciens tchèques, béninois et nigérians. Quelques-uns portent ce fameux bonnet Cabral. Le rythme est d’abord jazzy. Et quand il commence à chanter, c’est pour décliner son ode à Cheikh Ibrahima Fall. Les envolées du chanteur, sur cette terrasse éclairée qui surplombe la Place de l’indépendance, transforment petit à petit cette petite réception diplomatique en une belle soirée chaude et joyeuse. Les discussions perdent de leur intensité, on prête plus attention aux belles notes de Cheikh Lô. Et peu à peu, les corps se laissent entraîner par la beauté des mélodies. Le saxophone répondant à la basse, tandis que le rythme est marqué par la batterie et les tambours. C’est sans y toucher que l’on en arrive à un mbalax endiablé, qu’accompagnent inconsciemment des pas de danse. L’ambiance est cette fois bien installée et pendant toute la soirée, il en sera ainsi. Cheikh Lô et son orchestre ont encore une fois tenu leur rang, et le public en redemande.
Une coopération dynamique
L’anniversaire de la création de la Tchécoslovaquie, aujourd’hui République Tchèque, a été aussi l’occasion pour l’ambassadeur Marek Skolil de saluer les liens entre le Sénégal et son pays. Une coopération très dynamique et qui concerne plusieurs secteurs d’activités, notamment l’aviation civile. Dans ce secteur, l’ambassadeur a salué la présence d’une entreprise tchèque chargée de la réhabilitation des aéroports régionaux, mais aussi de fournir les appareils destinés au trafic domestique. Autre secteur dynamique, selon M. Skolil, c’est le domaine de l’armement et celui médical. Dans ce dernier, il a salué la présence d’une mission de formation et d’amélioration des équipements à l’hôpital de Thiès.
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