Le 11 novembre est célébrée Journée nationale de la fille, dans le département de Vélingara. C’est surtout dans 7 établissements du moyen et du secondaire du département que la journée est célébrée. Elle a donné, cette année, l’opportunité de sensibiliser les parents, les mères surtout, pour soutenir l’éducation des jeunes collégiennes et lycéennes en n’interrompant pas leurs études pour le mariage. Dans le collège de Kandiaye, une parente d’élèves a suggéré la généralisation des uniformes scolaires, prioritairement pour les filles pour leur maintien à l’école.Par Abdoulaye KAMARA(Correspondant) –

La Journée nationale de l’éducation des filles a vécu. L’Association Gune-Kolda, qui intervient dans des établissements de l’élémentaire, du moyen et du secondaire du département de Vélingara, n’a pas voulu rater l’occasion pour sensibiliser apprenants et parents pour renforcer les taux de maintien et de performance des élèves, des filles surtout, à l’école et leur «garantir une éducation de qualité, équitable et sans violence». C’est d’ailleurs l’intitulé du projet, à l’origine de l’organisation de ces journées, qui intervient dans une vingtaine d’établissements scolaires des départements de Kolda et Vélingara. Lundi, mardi et mercredi, ces établissements, selon leur calendrier propre, ont mobilisé les communautés pour des moments de causeries et de sensibilisation pour «Garder les filles à l’école et mettre fin aux mariages d’enfants». C’est aussi le thème choisi pour la journée par Gune-Kolda qui collabore, dans ce projet, avec la Fondation Gune-Barcelone et l’Agence catalane de coopération au développement.

Dans le collège de Kandiaye, après la conférence animée par le Principal du collège, les mères d’élèves se sont empressées, à leur tour, de mettre le doigt sur certains écueils qui freinent l’élan des filles à performer et à se maintenir en classe. Kadidiatou Sabaly a dévoilé : «La tenue scolaire doit être généralisée dans tous les établissements scolaires, dans les collèges surtout. Ce n’est pas mal de le faire à l’élémentaire. Mais au collège, c’est une des causes d’abandon scolaire. Certaines filles issues de familles aisées se comportent en mannequins dans les écoles. Elles changent d’habillement tous les jours et en arrivent à se moquer de celles qui peuvent porter la même tenue toute la semaine. L’uniforme a l’avantage d’égaliser toutes les conditions. Le problème de l’habillement est moins sensible à l’élémentaire qu’au collège», dit-elle avec sérieux. Mme Sabaly a conseillé aux filles d’être moins regardantes par rapport aux habits qui ne sont rien pour l’élève en comparaison aux notes. «Il vaut mieux avoir de bonnes notes que d’avoir de bonnes tenues vestimentaires», a-t-elle conclu.

Le professeur d’anglais Sény Diao, du collège de Kandiaye, a mis le doigt sur la complicité coupable entre mères et filles, les premières qui tolèrent les comportements déviants de ces dernières ; comportements qui poussent les papas à donner en mariage leurs filles avant l’âge de 18 ans.

Et puis un sketch a montré tout le bénéfice que les parents peuvent tirer de leurs filles, dans un proche avenir, en leur permettant de faire des études poussées : une fille sauvée d’un mariage forcé avec un émigré a pu réussir par les études et a finalement amélioré les conditions de vie de ses parents. A rappeler que le ministère de l’Education a choisi pour la journée, le thème : «Pour une éducation inclusive de qualité, les filles s’engagent et engagent la communauté.»
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