Accès des services financiers aux populations vulnérables : Le Fad octroie plus de 6, 7 milliards à l’Uemoa

Le Fonds africain de développement octroie plus de 11 millions de dollars à l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) pour faciliter l’accès des services financiers aux populations vulnérables.Par Dialigué FAYE –
Le Conseil d’administration du Fonds africain de développement a approuvé un don de 11, 25 millions de dollars, soit plus de 6, 7 milliards de francs Cfa, à la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) pour faciliter l’accès des services financiers aux populations les plus vulnérables des pays membres de l’Union. «Le don du guichet concessionnel du Groupe de la Banque africaine de développement permettra un financement partiel des coûts du Projet d’appui à l’amélioration de l’accès aux services financiers des couches vulnérables dans la zone Uemoa (Paasf-Uemoa), d’une durée de cinq ans. La Commission de l’Uemoa est l’agence d’exécution du projet», expliquent les services de l’organe exécutif de l’Union. Cet appui institutionnel, soulignent-ils, «permettra principalement d’améliorer l’inclusion financière des populations vulnérables, notamment les femmes, les jeunes et les populations rurales, les Micros, petites et moyennes entreprises (Mpme) et les startups. Il vise également à renforcer l’intégration régionale dans ces pays qui ont le franc Cfa en partage.
La mise en œuvre du projet contribuera à améliorer l’accès de plus d’un million de personnes vulnérables à des services financiers de base adaptés à leurs besoins et à renforcer leur résilience socio-économique».
Outre ce don du Fad, qui représente 85% du coût total du projet estimé à 13, 10 millions de dollars, renseigne-t-on, «la Facilité pour l’inclusion financière numérique en Afrique (Adfi) fournira 0, 5 million de dollars pour une assistance technique, équivalant à 5% du coût total du financement, et la Commission de l’Uemoa 1, 19 million de dollars, soit 10% du coût total du projet».
Quid des composantes du projet ? La commission fait état de trois composantes. La première concerne la promotion d’un «environnement propice à la stabilité du secteur de la microfinance» ; la deuxième, «l’amélioration de l’offre et la demande de produits et services financiers innovants en faveur des couches vulnérables» ; et la troisième consiste à «apporter un appui institutionnel ainsi qu’un renforcement des capacités aux parties prenantes du projet».
Il est indiqué qu’au «moins 200 systèmes financiers décentralisés sur les 508 que compte la zone Uemoa à ce jour, bénéficieront du projet dont 30 recevront un appui à «coût partagé» pour le développement de prototypes ou de mise à l’échelle de produits et services financiers innovants.
En matière de promotion de la résilience, le projet permettra d’«améliorer les revenus des ménages de 10% sur les cinq prochaines années». Il est attendu «l’ouverture d’au moins un million de comptes de transaction par les populations vulnérables dont au moins 40% tenus par les jeunes, 30% par les femmes et 2% par les personnes déplacées internes. En outre, le projet permettra l’intégration sur la plateforme «Connect-Uemoa» de 15 000 nouvelles Mpme.
Les bénéficiaires indirects incluent les partenaires techniques et financiers travaillant sur la problématique de la digitalisation et de l’inclusion financière, ainsi que la communauté de chercheurs qui pourra désormais disposer de données et informations fiables et actualisées sur le secteur de la microfinance dans la zone franc de l’Afrique de l’Ouest».
Selon les bailleurs, «le projet s’aligne sur trois des cinq priorités opérationnelles de la Banque, les «High 5»» notamment, les priorités «améliorer la qualité de vie des populations en Afrique», «intégrer l’Afrique» et «industrialiser l’Afrique». Il est également aligné sur les documents de stratégie des 8 pays, les plans nationaux de développement et le document de Stratégie d’intégration régionale pour l’Afrique de l’Ouest (2020-2025).
«L’objectif final est de promouvoir des mécanismes alternatifs adaptés aux populations traditionnellement exclues du système bancaire classique pour une plus grande inclusion financière et sociale des populations de la région», a déclaré le Directeur général du Groupe de la Banque pour l’Afrique de l’Ouest, Lamin Barrow, cité dans le document.
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