Le village de Bira et ses environs, situés à moins de 7 km de la Rn7 et à moins de 50 km de Tambacounda, manque de tout : problèmes de déplacement, accès à l’eau et à l’électricité. Pour ses habitants, il est important de régler ces questions existentielles. Par Abdoulaye FALL –

A Bira, village situé dans la commune de Missirah, on réclame de meilleures conditions de vie. A seulement 7km de la Rn 7 et à moins de 50 km de Tambacounda, le village reste difficile d’accès à cause de l’état chaotique de la route. Il faut plus d’une heure pour parcourir les 7 km qui le sépare de la route nationale, en plus l’inexistence de l’eau potable. Car, les habitants s’abreuvent avec du liquide précieux tiré des puits, il y a aussi l’absence d’électricité et les mauvaises conditions de vie des femmes qui pilent le mil à la main. «M. le Président, nous populations de Bira et environs, sommes fatiguées !» C’est le cri du cœur lancé par les populations, atterrées. Elles se sont regroupées à Bira pour dénoncer leur mal-être ce dimanche.

Kéba Diaby prend les médias à témoin : «Ici, le principal problème demeure l’accès. Vous avez vu vous-mêmes l’état de la route, questionne-t-il les journalistes. Figurez-vous, pour seulement 7 km, il faut plus d’une heure de route. C’est mortel ! C’est pourtant sur cette même route que s’effectuent les évacuations sanitaires. Voilà pourquoi les femmes en grossesse meurent souvent lors des évacuations.» Aussi en colère que lui, Mbemba Diaby lui emboîte le pas. «Depuis 2000, la route n’a pas été refaite. Aujourd’hui, rallier Bira relève du parcours du combattant. Les populations sont réellement fatiguées. Elles ne savent plus où donner de la tête. Les conditions de vie ici sont très difficiles. Même pour évacuer un malade, quel que soit son état, l’ambulance ne peut pas accéder à Bira. Il faut utiliser des charrettes ou tout autre moyen pour faire les 7 km qui séparent la localité de la Rn7 pour retrouver l’ambulance. Nous sommes exténués.» Il poursuit : «Nous appelons les nouvelles autorités à corriger cette injustice. Figurez-vous qu’il y a 2500 âmes qui vivent dans la contrée dans des conditions moyenâgeuses. Ce n’est pas normal. L’Etat doit corriger ces disparités au nom de l’équité sociale et territoriale.»

Les récits ont le même accent. Lassana Gassama abonde dans le même sens : «Nous voulons être mieux considérés et mieux pris en compte. Et, nous comptons sur ce nouveau régime après avoir été oubliés par les régimes précédents. Il faut que Sonko et Diomaye, sur qui nous fondons beaucoup d’espoir, pensent aux populations de Bira. Nous sommes vraiment fatigués et appelons à l’aide ne serait-ce que pour la réfection de la route. Il s’agit de 7 km pour sauver des vies et restaurer notre dignité, c’est ce que nous exigeons.» Les populations de Bira, de Sitaoulin et Madina élèvent ainsi la voix.
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